Kosinki

En 2006, apparaît sur Youtube une nouvelle chaîne d'un certain Kosinki.
Très rapidement, un nom circule : Kosinki ne serait autre que Chris Marker.
Effectivement, les courts métrages proposés, dont Leila attaque (2006), sont sans aucun doute possible le travail de l'artiste français adorateur des pseudonymes.

Plus encore, une recherche Google relie Kosinki à Chris Marker par l'entremise des Coréennes (1959).
En effet, à l'occasion de la sortie de son cédérom Immemory  (1997), Chris Marker réédite son ouvrage coréen alors difficilement trouvable. Il profite de l'occasion pour lui ajouter une postface afin de faire un état des lieux et de s'expliquer sur sa position d'alors.
Cette postface est située à Port-Kosinki.

Cependant, toutes les recherches sur un lieu appelé Kosinki s'avèrent infructueuses.
Agnès de Cayeux, dans le cadre d'un article sur la chaîne Kosinki et le travail de Chris Marker, intitulé "Youtube, la salle de cinéma de Chris Marker" et publié sur Arte creative, offre une proposition de réponse imaginaire située dans un Kosin coréen. Mais il semblerait que ce soit là une fausse piste.
En effet, il existe une autre mention de Port-Kosinki que l'on trouve tout simplement dans Immemory.



Pour y accéder très rapidement, il suffit de consulter l'index d'Immemory.
Nous avons essayé de retrouver ce lieu en fonction de la photographie, mais sans succès à ce jour.
L'architecture laisse plutôt penser à un pays slave et plus particulièrement la Russie des tsars.

Notons au passage que très fréquement les gens écrivent "Kosinski" au lieu de "Kosinki", pour des raisons de facilité phonétique, mais également car Kosinski est un nom de famille commun.
Hors Marker a bien écrit Kosinki sans "s" et sur la postface et en légende de la photo d'Immemory.
Or, lui si attentif à l'orthographe et la grammaire, limite maniaque sur ce sujet, propose dans son index d'Immemory la graphie "Port-Kosinski" avec un "s". Serait-ce une piste ? Un oubli ? Une erreur ?

Quoiqu'il en soit, là encore, pas plus de succès avec une recherche d'un port du nom de Kosinski, même traduit en russe (Косински).
L'énigme reste donc entière.




Mais la toute première mention d'un Kosinki dans le monde markerien se trouve au générique du Fonds de l'air est rouge  (1977).
Chargé du script, apparaît un certain Euphète Kosinki.





On la retrouve aussi dans celui de Level Five (1996) et dans son dossier de presse parmi les "Friends and co-workers", le tout dernier nom !


*****

Depuis que nous avons écrit cette page sur Kosinki et ses possibles, les mois se sont écoulés et puis un jour, nous avons reçu un énième message de deux collectionneurs à jamais passionnés qui nous ont simplement glissé en pièce jointe une reproduction de carte postale.
Et là, nous avons beaucoup rigolé!
Eh oui ! On n'échappe pas nous non plus au grand blabla à l'imagination débordante.

Encore un grand merci à Chris Marker pour nous entraîner sur des fausses pistes toujours plus fantastiques.