Participations diverses de Chris Marker à des films d'autres réalisateurs

Cette section comprend les films, longs métrages ou courts métrages, auxquels Chris Marker a participé, exceptés les co-réalisations, les films collectifs et les commentaires intégrés dans des sections spécifiques.
Les films sont proposés dans l'ordre chronologique.

Le bonheur / Alexandre Medvedkine

1935 - URSS - 64' (ou 70' ou 95') - 35 mm - N&B**
Si l'histoire de la "re"découverte du Bonheur  de Medvedkine par Chris Marker et Jacques Ledoux, directeur de la Cinémathèque de Bruxelles, est bien connue, ainsi que la distribution par SLON, on est un peu moins au courant que Chris Marker est à l'origine de la bande-son, associée à la copie "française" de 1971, comme le précise le catalogue ISKRA 20081, alors que la musique de cette nouvelle version est de Modeste Moussorgski.
La durée varie d'une source à l'autre. ISKRA donne le chiffre de 70 minutes, d'autres 64 minutes, d'autres encore de 95 minutes. La copie DVD des Éditions Arte est de 64 minutes, durée que nous retenons ici.

Générique (d'après L'avant-scène cinéma (p. 40), zzproductions.fr et imdb.fr)
réalisation et scénario: Alexandre Medvedkine
musique: Modeste Moussorgski (1971, interprétée par Georges Bernand (piano) et l'orchestre symphonique de la radio d'URSS, sous la dir. de N. Golovanov), Aleksei Aigi (2000, interprétée par le groupe 4'33'')
bande son: Chris Marker
décors: Aleksei A. Outkine
chef opérateur: Gleb Troianski
interprètes: Piotr Zinoviev, Mikhail Gipsi, Anna Elena Egorova, Nikolai Cherkasov, Viktor Kulakov, Lidiya Nenasheva, V. Lavrentyev, G. Mirgorian, V. Uspensky
production: Moskino Kombinat (1934)

Distribution: ISKRA (anciennement SLON)

Commentaire / scénario: dans L'avant-scène cinéma, n° 120 (12/1971), p. 15-42.

Note
1 Catalogue ISKRA, 2008, p. 25.

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Nuit et brouillard / Alain Resnais

1955 - France - 32' - 35 mm - N&B
Pour Nuit et brouillard  d'Alain Resnais, Chris Marker est crédité au générique en tant qu'assistant réalisateur, mais comme il le fera pour Toute la mémoire du monde, et bien qu'il dise qu'il n'a rien fait sur ce film, il a surtout revu intégralement le scénario de Jean Cayrol, trop littéraire et long dans sa première version. C'est ce que confirme Alain Resnais en personne dans son interview accordée à Birgit Kämper et Thomas Tode. À la question "Quel a été le rôle de Chris Marker dans votre Nuit et brouillard?", Resnais répond:

"Nei titoli di coda è indicato come assistente. E stato tutto quelle che siamo riusciti a strappargli, che ha accettato. Non voleva proprio che lo nominassimo. Ma il suo contributo è stato, secondo me, molto importante. Quando mi è stato proposto di fare un film sui campi di concentramento, ho accettato a condizione che Jean Cayrol, che avevo conosciuto tramite Chris, ne scrivesse il testo1. Ho mostrato la copia di lavora a Cayrol e anche a Chris, perché mi ricordo che mi ha dato un paio di consigli. Fra l'altro mi ha suggerito di rivolgermi a Hanns Eisler per la musica. Cayrol, che era molto bello, si basava tutto sulla mezz'ora che aveva visto del film. Non c'era sincronismo fra il suo testo e il film, e Marker ha salvato una volta ancora la situazione. A partire dal testo di Cayrol, lo ha modificato, adattandolo, in sala di montaggio, alle immagini. Abbiamo poi mostrato il risultato a Cayrol, che si è sentito incorragiato. Cayrol ha infine scritto il testo finale, riprendendo quello di Marker. D'un tratto, aveva trovato la forza di stare in moviola. C'è stata una sorta di fusione fra il testo di Cayrol e quello di Marker, ma non vorrei ora tentare l'impresa impossibile di dire quale frase sia dell'uno o dell'altro."2

Dans son excellent ouvrage "Nuit et brouillard" un film dans l'Histoire, Sylvie Lindeperg, revient sur ce sujet en précisant:

"Resnais étant parvenu en novembre à ce montage provisoire [du film], il fait signe à Jean Cayrol. L'écrivain se rend rue de Poissy et visionne la copie de travail, évidemment muette; muet, Cayrol le devient à l'issue de cette seconde confrontation avec la Gorgone. "Il me semble, raconte Resnais, qu'il est resté très silencieux à la fin... Je crois qu'il n'a pas voulu le revoir une seconde fois".
Rentré chez lui après ce visonnage, Cayrol est à son tour pris de vertige: "Quand j'épinglai, devant mes fenêtres, des images insoutenables qui, soudain, me replongeaient dans le concentrationnat, je devins cinglé".
Ne pouvant envisager de retourner dans la salle de montage, il écrit dans la douleur un beau texte sur la déportation mais qui n'est nullement synchrone avec les images et nécessite un considérable travail d'adaptation.
Resnais se trouve dans l'embarras, le film dans l'impasse, ses producteurs en proie à une grande inquiétude. Le cinéaste subit des pressions; on lui suggère de retravailler le texte avec les historiens. Mais il ne peut consentir à céder sur la dimension poétique de l'oeuvre. C'est alors "qu'un peu comme Zoro ou Robin Hood, Chris Marker est arrivé": Resnais lui soumet le texte, lui montre le montage, tient compte de ses critiques. Marker entreprend alors un rewriting de l'écrit cayrolien, ajusté aux images et respectueux du rythme des séquences.
Ce commentaire jouera le rôle du bouclier de Persée: après l'avoir étudié attentivement, le poète y puise la force de porter un regard armé sur les images des camps: "Il a réécrit... le texte de Chris Marker, mais... cette fois-là, dans la salle de montage... assez tard la nuit... et on avançait comme ça, phrase par phrase... on les essayait... Donc, la structure du texte est très chris-markérienne, mais en même temps, ce sont bien les mots et les pensées de Cayrol."3

Lors d'un entretien accordé à Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat, Alain Resnais décrira comment Chris Marker lui recommanda Hanns Eisler.

"C'est lui qui, dit-il, pendant que je cherchais un musicien pour Nuit et Brouillard, m'a suggéré: "Mais pourquoi tu ne prends pas Eisler?" Je lui ai répondu: "il est trop loin, il est ceci, il est cela." Anatole Dauman à qui j'en ai parlé a dit: "C'est une folie, mais je vous autorise à tenter le coup. Si vous obtenez une réponse, je m'exécuterai malgré le prix de revient". Quand ma lettre est arrivée à Hanns Eisler, Vladimir Pozner était avec lui et l'a poussé: "Si, si, dis oui". J'ai reçu un télégramme signé Hanns Eisler: "J'arrive". Dauman, qui était très élégant avec toujours beaucoup de panache, a conclu: "Cher ami, je vous ai donné ma parole. Je m'exécute". Nous sommes allés à la gare, mais on n'avait jamais vu de photo de Hanns Eisler. On demandait aux gens: "Vous êtes Hanns Eisler?" (rires) On l'a trouvé et on l'a installé à l'hôtel de la Tremoille où il a fait monter au cinquième étage un piano. Tout cela, c'est grâce à Pozner, et Pozner était un ami de Myriam [Borsoutsky], et de [Yannick] Bellon, et sans doute de [Jacques] Brunius."4

Sylvie Lindeperg décrit également comment Eisler a pris part au projet.

"Le rêve a pris corps un dimanche à Ville-d'Avray, à l'initiative encore de Chris Marker: ce dernier lui a suggéré le nom d'Eisler et fait écouter des disques du compositeur rapportés d'Allemagne. [...] Ayant obtenu l'aval de Dauman qui estime l'accord du maître fort improbable, le cinéaste lui envoie une lettre "très lyrique", dont il n'ose espérer de réponse: "C'était véritablement comme si j'avais lancé une bouteille à la mer et mon espoir qu'elle l'atteigne n'était guère plus grand que celui d'un naufragé accomplissant le même geste". Mais une fée penche alors sur le berceau du film: quand Eisler ouvre ce courrier dans son bureau berlinois, il se trouve en compagnie de Vladimir Pozner qui lui conseille vivement d'accepter. Un télégramme suit, d'une sobriété lapidaire: J'arrive!, signé Eisler. Dans la correspondance que le compositeur échange en octobre et en novembre avec Dauman pour préparer son contrat et les détails de sa venue, il évoque "l'importance du sujet" qui joua un rôle essentiel dans sa décision de collaborer au film."5


Par la suite, Jean Cayrol reviendra souvent sur l'écriture de Nuit et brouillard  à travers plusieurs écrits et interviews que l'on peut aisément trouver sur le Web.

À noter que Sylvie Lindeperg transmettra également à Marker les images filmées par Léon Hurwitz, à l'occasion du procès Heichman. Marker, en reprendra en 2008 la séquence où Heichman est contraint de visionner Nuit et brouillard, et il en tirera un court-métrage de 30 minutes, intitulé Le regard du bourreau (Henchman Glance). Dans ce nouveau film, il n'intervient que sur l'image du film de Resnais inséré dans celui de Hurwitz, à travers des écrans flous. Marker décide de remplacer ces écrans flous par les vraies images du film.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
"Origine des documents: Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, Fédération de déportés, Centre de documentation juive, Mission belge, Institut néerlandais de documentation de guerre, Films Polski, Service polonais des crimes de guerre, Musées du Ghetto, d'Auschwitz et de Maïdaneck."
"Placé sous le patronage du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, ce film a bénéficié de nombreux appuis: Ministère des anciens combattants, Musée pédagogique, Conseil municipal de Paris, Conseil général de la Seine, Centre national de la cinématographie, Télévision française, Centre de la cinématographie polonaise à Varsovie, le Réseau du Souvenir, toutes les Fédérations et Amicales de déportés."
Une co-production COMO-Films (S. Halfon), ARGOS-Films (A. Dauman, Ph. Lifchitz), COCINOR
Nuit et brouillard
réalisation: Alain Resnais
conseillers historiques: Olga Wormser, Henri Michel
musique: Hanns Eisler
Orchestre sous la direction de Georges Delerue
texte: Jean Cayrol [et Chris Marker]
caméra: Ghislain Cloquet, Sacha Vierny
direction de la production en extérieurs: Edouard Muszka
assistants à la réalisation: André Heinrich, Chris Marker, Jean-Charles Lauthe
assistante au montage: Anne Sarraute
assistants à la sonorisation: Henri Colpi, Jacqueline Chasney
effets spéciaux: Henry Ferrand
son: Studios Marignan
laboratoire: GTC Joinville
visa de contrôle cinématographique n° 17.005

Distribution: Tamasa

Commentaire / scénario: Image et son, n° 128 (02/1960 - extrait), p. 12; Schermi, n° 23-24 (07/1960 - extrait?), p. n/a; Avant-scène cinéma, n° 1 (1961), p. 51; Jean Cayrol, Nuit et brouillard, Paris: Librairie Fayard, 1997, p. 17-43

Notes
1 Note originale: "Nel 1941, a causa della sua attività nelle file del gruppo partigiano del colonnello Rémy, Cayrol era stato denunciato, imprigionato dalla Gestapo e deportato nel 1943 nel campo di concentramento di Mauthausen. Queste esperienze riecheggiano nella sua opera di scrittore. Nel 1945, apparve il suo libro di poesie Poèmes de la nuit et du brouillard. Come Marker, Cayrol lavorò nel dopoguerra per l'editore Seuil."
N.d.l.r.: Dans un entretien accordé à Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat, Alain Resnais, parlant de l'importance du théâtre dans son choix des scénaristes de ses films, précise qu'il aimait beaucoup La noire  de Jean Cayrol. Celui-ci lui "avait passé une pièce de théâtre qui n'avait pas été montée. On se rencontrait au Seuil quand j'allais voir Chris Marker qui avait son bureau à demeure. Je crois que Cayrol était au rez-de-chaussée et Marker au premier étage. C'est comme cela que j'ai connu Cayrol" (Alain Resnais, liaisons secrètes, accords vagabonds, Paris: Cahiers du cinéma, 2006, p. 199).
2 Traduction en italien, parue dans Bernard EISENSCHITZ (dir.), Pesaro film festival 1996. Chris Marker, Rome: Dino Audino Editore, 1996, p. 49, d'après l'interview originale, en allemand, éditée dans Birgit Kämper et Thomas Tode (dir.), Chris Marker, Filmessayist, Munich: Institut Français / CICIM, 1997, p. 211-212.
3 Sylvie Lindeperg, 2007, p. 119
4 Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat, 2006, p. 214-215
5 Sylvie Lindeperg, 2007, p. 131

Bibliographie

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  • (FR) n/a, L'express, n° n/a (31/01/1956), p. n/a
  • (FR) Cahiers du cinéma, n° 56 (02/1956):
  1. François TRUFFAUT, "Nuit et brouillard", p. 30
  2. Pierre KAST, "Petit journal du cinéma", p. 34
  • (FR) Georges SADOUL, "Alain Resnais, Prix Jean Vigo pour Nuit et brouillard", Les lettres françaises, n° 605 (02/02/1956), p. 9
  • (FR) Jean CAYROL, "Nous avons conçu Nuit et brouillard  comme un dispositif d'alerte", Les lettres françaises, n° 606 (09/02/1956), p. 5
  • (FR) n/a, "Nuit et brouillard", Cinéma 56, n° 10 (03/1956), p. 83-84
  • (FR) Albert BEGUIN, "Nuit et brouillard", Esprit, n° 237 (04/1956), p. 563-566
  • (FR) Jacques CHEVALIER, "Nuit et brouillard  interdit au festival de Cannes", Image et son, n° 91 (04/1956), p. 4
  • (FR) n/a, Le franc-tireur  (Paris), n° n/a (12/04/1956), p. n/a
  • (FR) n/a, Arts, n° n/a (12/04/1956), p. n/a
  • (FR) n/a, France-observateur, n° n/a (12/04/1956), p. n/a
  • (FR) n/a, Libération, n° n/a (12/04/1956), p. n/a
  • (FR) Les lettres françaises, n° 615 (12/04/1956)
  1. Pierre DAIX, "Nuit et brouillard  sur le Festival de Cannes", p. 1 et 5
  2. Simone DUBREUILH, "Dialogue autour d'une interdiction", p. 5
  3. Georges SADOUL, "La pudeur des offensés...", p. 5
  • (FR) n/a, France-observateur, n° n/a (19/04/1956), p. n/a
  • (FR) Cahiers du cinéma, n° 59 (05/1956):
  1. Jacques DONIOL-VALCROZE, "Nuit et brouillard", p. 29
  2. Jacques DONIOL-VALCROZE, "Le massacre des innocents", p. 37-38
  • (FR) M. SADOUN, "Nuit et brouillard", Image et son, n° 92 (05/1956), p. 6
  • (FR) Ado KYROU, "Nuit et brouillard", Positif, n° 16 (05/1956), p. 53
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  • (FR) n/a, Le monde, n° n/a (02/05/1956), p. n/a
  • (IT) Pierre BILLARD, "Il menu di Cannes", Cinema nuovo  (Milano), n° 82 (10/05/1956), p. n/a
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  • (FR) Michel CAPDENAC, "Nuit et brouillard", Les lettres françaises, n° 621 (24/05/1956), p. 6
  • (FR) n/a, La croix, n° n/a (27/05/1956), p. n/a
  • (FR) Albert BEGUIN, "s.t.", Esprit, n° 239 (06/1956), p. 1000
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  • (IT) n/a, "Scheda per Nuit et brouillard", Film  (Venezia), n° 8 (08/1956), p. n/a
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  • (IT) Mario CASOLARO, "Notte e nebbia", Letture  (Milano), n° n/a (05/1960), p. n/a
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  • (GB) Roger SANDALL, "Film review: Nuit et brouillard", Film Quaterly, vol. 14, n° 3 (1961), p. 43-44
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  • (FR) n/a, Le canard enchaîné, n/a (19/12/1979), p. n/a
  • (FR) Françoise AUDE, "30 jours de novembre (1984)", Positif, n° 287 (01/1985), p. 64-65
  • (FR) Francis DONOVAN, "Nuit et brouillard", Cinéma 89, n° 459 (09/1989), p. 7
  • (FR) n/a, Le monde, n° n/a (16/05/1990), p. n/a
  • (FR) Jacques CHEVALIER, "Le képi de Pithiviers", Image et son, n° 462 (07/1990), p. 4-5
  • (DE) n/a, "Jüdische Lebenswelten im Film", Blatt. Freude der Deutschen Kinemathek, n° 59 (1992), p. n/a
  • (FR) Thierry JOUSSE, "Un soir de novembre 1955: Jean Cayrol récrit le commentaire de Nuit et brouillard", Cahiers du cinéma, n° 19 hors série (01/1995), p. 77
  • (FR) Max FAVALELLI, "Le silence de la honte", Cahiers du cinéma, n° 20 hors série (04/1997), p. 45-49
  • (FR) Antoine de BAECQUE, "Premières images des camps", Cahiers du cinéma, n° 26 hors série (11/2000), p. 62-66
  • (FR) Claire VASSE / Antoine de BAECQUE, "Alain RESNAIS: les photos jaunies ne m'émeuvent pas", Cahiers du cinéma, n° 26 hors série (11/2000), p. 70-75
  • (FR) Jacques KEMABON, "Nuit et brouillard  (DVD)", Bref, n° 57 (05/2003), p. 60-62
  • (FR) Alain MASSON, "Alain Resnais, Nuit et brouillard  (DVD)", Positif, n° 514 (12/2003), p. 103
  • (FR) n/a, "Nuit et brouillard. Un film dans l'histoire  de Sylvie Lindeperg", 1895, n° 51 (05/2007), p. 183-184
  • (FR) Robert GRELIER, "Nuit et brouillard. Un film dans l'histoire  de Sylvie Lindeperg", Jeune cinéma, n° 310-311 (été 2007), p. 140
  • (GB) Eithne O'NEIL, "Uncovering the holocaust. The international reception of Night and Fog  de Ewout van der Knapp", Positif, n° 560 (10/2007), p. 70
  • (FR) Eithne O'NEIL, "Nuit et brouillard. Un film dans l'histoire  de Sylvie Lindeperg", Positif, n° 560 (10/2007), p. 70
  • (FR) n/a, "Nuit et brouillard. Un film dans l'histoire  de Sylvie Lindeperg", Bref, n° 88 (07/2009), p. 53

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Toute la mémoire du monde / Alain Resnais

factice1956 - France - 22' - 35 mm - N&B
Dans Toute la mémoire du monde  d'Alain Resnais, Chris Marker est généralement crédité du rôle d'assistant réalisateur. En fait, après Les statues meurent aussi  (1953), Nuit et brouillard  (1956) et avant Le mystère de l'atelier quinze  (1957), on retrouve l'équipe Resnais-Marker-Cloquet-Heinrich-Cayrol... au sein de laquelle les postes sont à géométrie variable. Ainsi, Rémo Forlani, scénariste attitré de Toute la mémoire du monde, explique-t-il dans son livre Toujours vif et joyeux! Histoire vraie (2003), que pour ce court métrage, "le commentaire signé Forlani sera largement réécrit par un autre chic type. Chris Marker..."1, tout comme pour Nuit et brouillard, le scénario de Cayrol avait été revu par le même Marker.
Autre particularité de Toute la mémoire du monde, il s'agit d'un film commandé par le Ministère des affaires étrangères. Alain Carou a remarquablement entrepris l'histoire de cette commande, de nombreux documents d'archives à la clé, dans son étude intitulée "Toute la mémoire du monde, entre la commande et l'utopie", consultable gratuitement sur le web et à laquelle nous renvoyons faute de pouvoir faire mieux.
Dans une interview accordée à Yvonne Baby, des Lettres françaises, Resnais décrit la génèse du film.

"En tournant pour les Affaires étrangères un court métrage sur la Bibliothèque Nationale, explique-t-il, j'ai satisfait une vieille curiosité. Client fidèle de la Nationale depuis des années, j'avais envie de découvrir ce qui peut bien se passer entre le moment où l'on remplit sa fiche et celui où l'on reçoit un livre. Le film qui commence par une rêverie est une sorte de promenade sentimentale à l'intérieur des coulisses. Aussi, ni le scénariste Rémo Forlani ni moi n'avons voulu traiter l'extérieur de la Nationale puisque tout le monde le connaît. Nous avons été sensibles à un certain climat, à une espèce de côté "Louis Feuillade" (l'auteur de la série des Fantômas) qui règne des caves au grenier de cet admirable bazar de la connaissance. Avec l'opérateur Ghislain Cloquet nous avons tourné trois semaines, mais nous aurions pu tourner trois mois: la matière est inépuisable. Nous avons passé plusieurs jours à visiter la Nationale. C'est très grand, avec des labyrinthes où l'on se perd. Cependant, j'avais une impression incroyable de liberté. On éprouve un sentiment grisant à la pensée que près de six millions de livres peuvent être communiqués sans qu'on ait à souffrir d'une censure des idées. Et cet Enfer dont on parle tant, et qui contient les oeuvres dites licencieuses ou pornographiques, occupe en tout la place de deux placards. Je regrette de ne pas avoir pu filmer l'Enfer pour montrer qu'il n'existe pas."2

Plus encore, dans un entretien accordé à Jean Carta et Michel Mesnil, de la revue Esprit, Alain Resnais explique l'importance de la musique dans son travail.

"Souvent, dans un découpage, dit-il, je pars d'une image autour de laquelle se développe un mouvement d'autres images qui doivent être solidaires de la première, comme le sont les éléments d'une composition musicale. Même, Toute le mémoire du monde  est partie de quelques mesures d'une opérette de Kurt Weill, Lady in the dark. Cela a donné, séparé par des plans très brefs, de longs travellings, de grands mouvements qui correspondent aussi bien au baroque architectural de la Bibliothèque Nationale qu'à la musique de Kurt Weill. Stravinsky m'a aussi beaucoup marqué, même ses oeuvres récentes. Pour moi, Apollon musagète  est une oeuvre capitale."3

Or, lors de la première, Toute la mémoire du monde  est présenté en avant programme de Pot Bouille  de Julien Duvivier. Le style novateur de Resnais ne fut pas compris et le film fut hué. Gaston Bounoure précise d'ailleurs quà la suite de cette projection de Toute la mémoire du monde, "les distributeurs la mutilent, coupant de nombreux plans. Alain et ses collaborateurs retirent leurs noms du générique."
De son côté, Jacques Doniol-Valcroze, de Positif, s'attaque violemment au public siffleur tout en prenant la défense du film.

"Le résultat est que le film passe maintenant amputé de son début et abîmé par quelques autres coupures dans l'image comme dans le son. Ce qui est grave, car Toute la mémoire du monde  est un des exemples les plus frappants que je connaisse de film formant un tout dont le rythme n'est brisé par aucune solution de continuité. C'est une phrase visuelle et sonore qui commence avec l'apparition dans le champ d'une caméra et d'un micro et qui se poursuit harmonieusement jusqu'à la dernière image. Tout se passe comme si quelqu'un avait consacré une journée à la Bibliothèque Nationale, en revenait et racontait sa visite en une seule proposition, mêlée d'incidentes, une seule longue phrase, très proustienne, ondulante, qui commence par "parce que" et se termine par "bonheur"".

Après avoir précisé les intentions (ci-dessus) de Resnais, il fait une remarque négative, qui est l'un des points principaux des critiques du film.

"Ici, l'on s'interroge. Resnais cache-t-il son jeu ou a-t-il involontairement réalisé un film qui exprime à peu près le contraire de cette dernière citation [sur le sentiment grisant et la liberté]? En effet, le suivant dans les couloirs de la Nationale, ce n'est pas une impression de grisante liberté qu'on éprouve, mais d'emprisonnement étouffant. L'obsession de l'univers concentrationnaire le poursuit-elle d'un film à l'autre? L'itinéraire qu'il nous décrit n'est pas celui d'une libération, mais d'une incarcération. Son film - que pour ma part je trouve admirable - nous raconte l'histoire d'un pays où tous les personnages-livres sont automatiquement, dès leur naissance, mis en prison. Nous voyons donc arriver le fourgon cellulaire, débarquer le suspect, commencer l'interrogatoire, s'accomplir toutes les formalités judiciaires et, après mille instances plus humiliantes les unes que les autres, le suspect devenu prévenu puis prisonnier être affecté à sa cellule. Il n'est plus quesiton par la suite de levée d'écrou. Il est possible simplement de rendre visite au prisonnier à condition de remplir toutes sortes de fiches qui permettent aux autorités de s'assurer qu'on ne tentera pas de le faire évader. Alors vous aurez le droit, comme à Fresnes, comme à Sing-Sing, de vous asseoir à une table et, à travers une invisible et présente grille de fer, de lui demander ce qu'il pense du langage doctrinal du soufisme, de la sculpture grecque archaïque ou des rapports de Maine de Biron avec la psychologie de l'homme éveillé.5 Une vision, somme toute, terriblement perspicace, même si c'est peut-être le prix à payer pour la conservation patrimoniale et globale d'une culture."

Cette impression de prison est l'un des deux aspects à l'origine de la critique. Le second tient à la musique, à laquelle pourtant, on l'a vu, Resnais attachait la plus grande importance. Dans son étude, Alain Carou édite une lettre d'un certain Jacques Michaut, ingénieur, datée du 15 août 1958 et adressée à l'administrateur de la BN, dans laquelle il critique sans ménagement la bande son.

"Pour faire moderne, sans doute, le musicien dont je n'ai pas remarqué le nom [Maurice Jarre] a traité son sujet suivant la technique du bruitage en n'employant que des harmoniques surélevées telles que les produisent les vibrations longitudinales des rails ou des profilés d'usines. [...] Cette monstruosité a-t-elle été composée sciemment? [...] Les auditeurs pourraient peut-être comprendre la raison de ces tintamarres affolants qui ne peuvent, naturellement, porter le nom de musique."

Une semaine plus tard, un certain Suffel répond à l'ingénieur au nom de l'administrateur, "sur le point de quitter Paris". "S'il avait été possible, écrit-il, de participer à la présentation matérielle du film, nous aurions certainement préféré que certaines sonorisations dont vous vous plaignez n'accompagnent pas les images." La censure des distributeurs fit le nécessaire. Cet accueil relativement froid de l'administration de la BN, peu à peu, se transforma et la BN finit par faire la promotion du film auprès des bibliothèques du monde entier.
Quoiqu'il en soit, Toute la mémoire du monde  est sélectionné au Festival de Cannes, où il reçoit un prix collectif.


Notons au passage, le numéro de la collection "Petite Planète", dirigée par Chris Marker, qui n'est autre que le guide de voyage de la planète Mars, soit un numéro factice qui n'a jamais été édité. Et aussi l'apparition volontaire de La route aux oiseaux, recueil de chansons de Francine Cockenpot, dont les illustrations sont de Marker. Et enfin, pour la petite histoire, le numéro de "Mandrake" n'est pas conservé par la BN (du moins à l'époque). Il provient de la collection personnelle d'Alain Resnais, grand amoureux de science-fiction et de comics américains.6

* * * * *

Un autre film sur la Bibliothèque Nationale de France a été réalisé par Frédéric Laffont, en 2006, pour le compte de l'Édition des Musées nationaux. Intitulé Voyage au centre de la Bibliothèque, il est distribué par les Éditions Montparnasse.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
"Les réalisateurs tiennent à exprimer leur gratitude à la Bibliothèque nationale, à son administrateur général, Monsieur Julien Cain, à ses conservateurs en chef et à son personnel tout entier: bibliothécaires, assistants, magasiniers, gardiens, ouvriers, pour les larges facilités qui leur ont été accordées pendant les prises de vues de ce film."
Pierre Braunberger (du groupe des XXX) présente
Toute la mémoire du monde
Encyclopédie de Paris numéro cinq
photographie: Ghislain Cloquet (XXX)
conception: Remo Forlani (XXX)
réalisation: Alain Resnais (XXX)
voix: Jacques Dusmenil
musique: Maurice Jarre
direction d'orchestre: Georges Delerue
laboratoire: Éclair
son: Studios Marignan
production: La Pléiade
Avec la collaboration de Gerard Willemetz, Pierre Goupil, Anne Sarraute, Roger Fleytoux, Claude Joudioux, Jean Cayrol, André Goefers, Jean-Charles Lauthe, Chris and Magic Marker, Dominique Raoul-Duval, Phil Davis, Chester Gould, Marie-Claire Pasquier, Denise York, Robert Rendigal, Benigno Cacérès, François-Régis Bastide, Agnés Varda et Monique Le Porrier, Giulietta Caputo, Paulette Borker et André Heinrich, Joseph Rovan, Madame Searle et Lee Falk, Claudine Merlin
Autorisation ministérielle n° 18.415
Prix de la Commission supérieure technique du Cinéma
Prix de la meilleur série au Festival de Cannes - 1957: France, pour ses quatres films: Celui qui doit mourir  de Jules Dassin, Un condamné à mort s'est échappé  de Robert Bresson et Niok  d'Edmond Sechan.

Distribution: Films du Jeudi

Commentaire / scénario: dans L'avant-scène cinéma, n° 52 (10/1965), p. 65-72

Notes
1 Rémo Forlani, Toujours vif et joyeux! Une histoire vraie, Paris: Denoël, 2003, p. 289-290, cité dans Alain Carou, "Toute la mémoire du monde, entre la commande et l'utopie", 1895 Mille huit cent quatre-vingt-cinq, p. 140, n. 5.
De son côté Alain Resnais explique que seule la dernière phrase (sur le bonheur) est vraiment de Marker (Birgit Kämper et Thomas Tode (Hg.), Chris Marker, Filmessayist, Munich: Institut Français / CICIM, 1997, p. 211-212; traduction: (IT) in Bernard EISENSCHITZ (ed.), Pesaro film festival 1996. Chris Marker, Rome: Dino Audino Editore, 1996, p. 49).
2 Yvonnes Baby, "Alain Resnais présentera les coulisses de la Bibliothèque nationale", Les lettres françaises, n° 667 (18/04/1957), p. 6
3 Jean Carta / Michel Mesnil, "Un cinéaste stoïcien. Interview d'Alain Resnais", Esprit, n° n/a (06/1960), p. 935-936. Extrait réédité dans Gaston Bounoure, Alain Resnais, Paris: Seghers, 1967 (1ère éd. 1962), p. 96-97.
4 Gaston Bounoure, Alain Resnais, Paris: Editions Seghers, 1967 (1ère éd. 1962), p. 176; Jaques Doniol-Valcroze, "La prisonnière Lucia", Cahiers du Cinéma, n° 77 (12/1957), p. 59-60. Sur ce sujet, voir aussi Simone Dubreuilh, "Toute la mémoire du monde... mutilé!", Libération, n° n/a (05/11/1957), p. n/a; Claude Beyle / Pierre Billard / Marcel Martin / Pierre Philippe, "1 mois de cinéma: petite revue du court-métrage français", Cinéma 58. n° 24 (02/1958), p. 70-71 et Noël Burch, "Four recent french documentaries", Film quaterly, vol. 13, n° 1 (1959), p. 58-59.
5 Alain Carou, op. cit.
6 Dans un entretien accordé à Tristan Savin, du journal L'express, le 1er décembre 2006, Francis Lacassin, revient sur la création en 1961, du Club des bandes dessinées, avec Alain Resnais. Celui-ci, explique-t-il, "se fichait complètement de la mode. Il ne refusait aucune commande. Il avait réalisé un documentaire sur le plastique, Le chant du styrène, et avait demandé à Raymond Queneau d'écrire un commentaire en alexandrins! Dans un autre documentaire sur la Bibliothèque nationale, Toute la mémoire du monde, au milieu de documents rares et précieux, il montrait Mandrake le magicien et Harry Dickson. Cela m'a donné l'envie de le rencontrer... J'ai écrit un article sur L'année dernière à Marienbad  qui lui a plu. De là est née la réhabilitation de la bande dessinée en France..."

Bibliographie

  • (FR) Yvonnes BABY, "Alain Resnais présentera les coulisses de la Bibliothèque nationale", Les lettres françaises, n° 667 (18/04/1957), p. 6
  • (FR) Georges SADOUL, "Le palmarès du Festival de Cannes", Les lettres françaises, n° 672 (23/05/1957), p. 7
  • (FR) E.G., "Toute la mémoire du monde  d'Alain Resnais agrandi par le petit écran", L'humanité, n° n/a (30/08/1957), p. n/a
  • (FR) Simone DUBREUILH, "Toute la mémoire du monde... mutilé!", Libération, n° n/a (05/11/1957), p. n/a
  • (FR) Jaques DONIOL-VALCROZE, "La prisonnière Lucia", Cahiers du Cinéma, n° 77 (12/1957), p. 59-60
  • (FR) Claude BEYLE / Pierre BILLARD / Marcel MARTIN / Pierre PHILIPPE, "1 mois de cinéma: petite revue du court-métrage français", Cinéma 58, n° 24 (02/1958), p. 70-71
  • (FR) Farok GAFFARY, "Quelques court-métrages: livres, dessins et villes", Positif, n° 21 (02/1958), p. 45-46
  • (GB) Noël BURCH, "Four recent french documentaries", Film quaterly, vol. 13, n° 1 (1959), p. 56-61; réédition: in Lewis JACOBS, The documentary tradition, New York: W. W. Norton & Compan, 1979, p. 318-326 (1ère éd. 1971)
  • (FR) Alain RESNAIS, "La recherche du chant et la vérité de l'image", Les lettres françaises, n° 764 (12/03/1959), p. 7: "Dans Toutes la mémoire du monde, j'ai aussi voulu montrer un certain Paris".
  • (FR) Pierre BEYLOT, "Alain Resnais: une logique mentale", Cinémaction: les conceptions du montage, n° 72 (1994), p. 67-74
  • (FR) Jean-Pierre REHM, "Une occasion de penser Resnais", Cahiers du cinéma, n° 589 (04/2004), p. 61
  • (FR) Alain CAROU, "Toute la mémoire du monde, entre la commande et l'utopie", 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, n° 52 (2007), p. 116-140  (web)
  • (FR) Alain CAROU, "Les souterrains de Xanadu", Revue de la BNF, n° 27 (11/2007), p. 50-57

Et d'une manière plus générale sur la BNF, voir la "Bibliographie historique de la Bibliothèque Nationale de France (1994-2007)"  (web)

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Broadway by light / William Klein

1958 - France - 10'30'' - 16 mm - Couleur
Dans le court métrage de William Klein, intitulé Broadway by light, ou Les lumières de Broadway, Alain Resnais est crédité au générique en tant que "conseiller technique" et Chris Marker pour les "sous-titres français". En fait, en guise de sous-titrage, le film étant juste accompagné d'une musique, Chris Marker a écrit une sorte de préambule:

"Les Américains ont inventé le jazz pour se consoler de la mort, la star pour se consoler de la femme.
Pour se consoler de la nuit, ils ont inventé Broadway.
Chaque soir, au centre de New York, un jour artificiel se lève.
Son objet est d'annoncer des spectacles, de vanter des produits, et les inventeurs de ces réclames seraient fort étonnés d'apprendre que le spectacle le plus fascinant, l'objet le plus précieux, c'est la rue transfigurée par leurs signes.
Ce jour a ses habitants, ses ombres, ses mirages, ses cérémonies.
Il a aussi son soleil..."

Dans une interview accordée en septembre 2011 à Yasmine Youssi et publiée dans Télérama, à la question "Qu'est-ce qui a décidé de votre passage au cinéma", Klein répond:

"Alain Resnais, qui avait rencontré Chris Marker à l'armée, m'avait dit: «Puisque vous avez fait un livre, il vous faut faire un film.» C'est comme ça que j'ai réalisé mon premier court métrage, Broadway by light, en 1958." 

Quant aux relations de Klein et Marker, elles remonteraient à la publication d'un "journal photographique" aux éditions du Seuil, en 1956. En effet, à la suite d'un séjour à New York, Klein, photographe attitré de la revue Vogue, réalise un ouvrage qui comporte un très grand nombre de photographies réalisées sur la "Pomme". Marker, éditeur de la collection "Petite Planète" au Seuil, soutient la publication de l'ouvrage, tellement novateur qu'il suscite des réactions violentes, mais a, par la même occasion, un impact incontestable sur le monde de la photographie et de la mode. Ce livre, intitulé New York, obtient d'ailleurs le prix Nadar en 1957 et est devenu un objet de collection.
Dans l'interview précitée, accordée à Yasmine Youssi, Klein raconte pourquoi il est retourné à New York:

"Il fallait que je montre ma femme à ma mère ! J'ai eu l'idée de faire un journal photographique sur ce retour, pour confronter mon regard d'ex-New-Yorkais devenu Parisien à ma ville natale. Liberman trouvait que c'était une bonne idée de portfolio pour Vogue, ce qui me garantissait une chambre d'hôtel aux frais du journal et une ligne de crédit dans un magasin de photo. Mais, avant de partir, il me fallait un appareil. Je suis tombé sur une petite annonce proposant un Leica et deux objectifs pour une bouchée de pain. Le vendeur... c'était Henri Cartier-Bresson. Aujourd'hui encore, je ne comprends toujours pas pourquoi. Moi je n'ai jamais revendu mes appareils ! Et lui, en plus, il était riche ! Reste que je suis parti à New York avec son Leica."

Une nouvelle édition augmentée est entreprise en 1995. Michel Guerry explique que "pour son New York version 1995, William Klein a concocté un autre livre: format agrandi, pagination épaissie, couverture modifiée, nouveau découpage des chapitres, textes de l'auteur uniquement, quelques photos mièvres en moins, d'autres agrandies, et, surtout, un tiers d'images nouvelles, mais toujours prises dans les six mois à cheval sur les années 1954-1955. "J'ai eu la tentation de confronter mon New York des années 50 et la ville d'aujourd'hui. Mais on ne revient pas sur un premier amour. Un premier amour-haine.""
Fin 1977, Chris Marker écrit un article sur William Klein pour le compte de la revue suisse Graphis.

"D'où vient que la comparaison musicale soit celle qui me vient le plus naturellement à l'esprit quand il s'agit de commenter son travail, cinématographique, photographique ou simplement (simplement!...) graphique. Bien sûr, les notions de rythme, de "couleur", d'accord, de dissonance et de contrepoint peuvent s'appliquer indifféremment au temps et à l'espace, au regard et à l'ouïe [...] Mais si l'on entend par musique le phénomène par lequel le décodage des signes atteint son point de perfection, où l'inexprimable se fait évidence, alors aucun doute, Klein est un musicien, et les formes dont il se sert sont autant de partitions qu'il nous propose pour susciter dans nos propres centres de décodage un état musical, les mouvements variés d'une musique dont il a le secret, et qui, à mon avis, ne ressemble à aucune autre. [...] Prenons la lettre, par exemple. [...] On va la retrouver, chez Klein, sous forme d'élément privilégié de la réalité: sur ces panneaux de publicité, ces signes de la ville, ces graffiti, ces STOP, ces PARKING, ces FREE, ces SMILE qui l'insèrent dans d'autres formes, l'intègrent à d'autres "messages". On va la retrouver, comble d'assomption, colorée, lumineuse, bougeante dans les feux d'artifice de Times Square, devenue cinéma avant même d'être cinématographique - à cela près que c'est en conjugant le cinéma latent de la réalité et le cinéma volontaire de la caméra que William Klein, en 1958, avec Broadway by light, a découvert le pop'art. [...] Mais voilà autre chose: j'en ai fait cent fois l'expérience, de par le privilège que j'ai eu quelquefois de m'asseoir à une table de montage aux prises avec un tournage de Bill. J'arrête au hasard un plan, manifestants de mai 68 ou New Yorkais en ballade, sur une image: et cette image est une photo de Klein, avec le même désordre apparent, le même foisonnement d'informations, ces gestes, ces regards qui partent dans tous les sens et qui en même temps relèvent d'une perception rigoureuse, construite, organisée... Qu'est-ce qui se passe alors? On est au-delà du métier, même s'il est considérable, du talent, même s'il est grand. On est dans le mystère d'un oeil qui d'instinct découpe la réalité en Klein comme Van Gogh la découpait en Van Gogh, et qui fait toute la différence avec les innombrables talents (et Dieu sait qu'il y en a et des meilleurs) qui n'ont l'oeil que de tout le monde, ou de personne. Et c'est peut-être justement là que la plume vous en tombe, qu'il ne s'agit plus de faire l'éloge d'un artiste ni la description d'un ami, mais la constatation d'un choc immédiat, décisif, qui ne relève pas du jugement de valeur mais de la nomenclature biologique, qu'on éprouve ou n'éprouve pas ("l'effet Klein"), qui lorsqu'on l'éprouve fait surgir de ce monde pas tellement rigolo où nous sommes un mélange de drôlerie et d'harmonie qui en exprime incompréhensiblement l'horreur et la pagaille, qui en somme le chante, puisque c'est justement l'origine, le but et la fonction de la musique."1

Orson Welles aurait dit à la vision de Broadway by light, "c'est le premier film que j'ai vu où la couleur était absolument nécessaire."2

* * * * *

William Klein parle de New York  et Broadway by light  à Alain Bergala des Cahiers du cinéma, en 1995.

Un livre d'auteur
"Dans les années 50, il était impossible de publier un livre de pures photographies, sans alibi éditorial. Surtout un premier livre d'un inconnu. Pour faire éditer un livre pareil, il fallait trouver un compromis, genre "livre de voyage". Il fallait des textes qui parlent du sujet, pas de photo. Aujourd'hui, tout débutant peut aller voir un éditeur et proposer un livre de photographies d'auteur. Mon livre a un peu ouvert la voie. À New York, j'avais vu cinq ou six éditeurs qui ont refusé de faire le livre. J'ai pensé qu'à Paris ce serait différent. Je connaissais les albums Petite Planète que je trouvais marrants. J'ai téléphoné au Seuil et j'ai pris rendez-vous avec le directeur de la collection qui était Chris. Marker. Quand je suis entré dans son bureau - à l'époque il était passionné de science-fiction - c'était Star Wars!  Il y avait des fils partout avec des vaisseaux spatiaux, il portait des pistolets futuristes à la ceinture. Et il avait l'air d'un Martien. Je ne m'attendais pas à voir ça au Seuil, qui était une maison tout à fait austère, catholique-scout! Marker a dit: "On fait ce bouquin, sinon je démissione." En fait, il menaçait de quitter la maison toutes les semaines. Mais le livre s'est fait, malgré les méfiances de la direction du Seuil qui se demandait ce que c'était que ces photos bizarres. Puis le livre à eu le Prix Nadar."
La photo comme activité non séparée
"[...] J'avais toujours rêvé de venir à Paris pour y être peintre. Mais quand j'y suis arrivé, à la fin des années 40, il ne se passait rien, la grande vedette de la peinture c'était Bernard Buffet. Nous, on était consternés. On s'est tournés vers autre chose, vers le Bauhaus. Ce qui m'a attiré chez Léger, avec qui je suis allé travailler quelque temps, c'est qu'il avait tout expérimenté: les costumes de ballets, la céramique, les fresques. Alors, l'idée de faire de la photo dans l'esprit Bauhaus, pourquoi pas? On était quelques peintres, à Paris, à rêver du Bauhaus. J'ai fait le voyage à Zurich pour rencontrer les maîtres. Pour eux, faire en même temps de la typographie, de la photographie, des expériences cinéma, c'était normal. Pour moi, l'expérience des photos de New York était du même ordre. Quand j'ai eu fait le livre, j'ai pensé que j'en avais fini avec la photo. Mais en prenant ces photos, j'avais été très frustré de ne pas avoir le son. Il me manquait aussi l'avant et l'après de chaque photo. Resnais et Marker me disaient: maintenant, il faut que tu fasses un film. Je suis allé voir des producteurs, je leur montrais le livre et je leur disais: "J'aimerais faire un film comme ça, sans scénario, sans rien." Pierre Braunberger n'a pas voulu le produire. J'ai quand même tourné Broadway by light, sur les enseignes lumineuses, en 1958. C'était du ready-made  cinématographique. J'ai financé le tournage moi-même, loué une caméra 16 millimètres, tourné en Kodachrome. J'ai montré les rushes à Resnais et Marker, et ils m'ont conseillé d'aller voir une société de production qui s'appelait Argos Films. Anatole Dauman a pris en charge la post-production, mais pour avoir la prime à la qualité, il fallait des noms de gens de cinéma. Il a crédité Marker aux sous-titre (il n'y en avait pas!) et Resnais comme conseiller technique (il n'y en avait pas eu non plus)."

William Klein, "Propos recueillis par Alain Bergala (en octobre 1995)", Cahiers du cinéma, n° 497 (décembre 1995), p. 71-75

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Broadway by light
Un film de William Klein
Musique de Maurice Le Roux
montage: William Klein
conseiller technique: Alain Resnais
sous-titre français: Chris Marker
assistante monteuse: José[e] Matarasso
executive producer: A[natole] Dauman
visa de contrôle cinématographique n° 20.507
Le site unifrance.org propose le générique détaillé suivant:
producteurs: Anatole Dauman et Philippe Lifschitz
directeur de la photo / scénariste: William Klein
montage: Léonide Azar, Josée Matarosso et Alain Resnais
montage son: Henri Colpi et Jasmine Chasney
auteur de la musique: Maurice Leroux
auteur du commentaire: Chris Marker

Distribution: Tamasa (pour Argos Film)

Commentaire / scénario: préambule de Chris Marker, seul texte du film, édité dans Jacques Gerber, Anatole Dauman. Argos Films. Souvenir-Ecran, Paris: Centre Georges Pompidou, 1989, p. 269

Notes
1 Chris Marker, "William Klein. Peintre, cinéaste photographe", Graphis, n° 194, vol. 33 (1978), p. 495 et 498
2 D'après www.walkerart.org ou la cinémathèque québécoise, sans précisions de la source de cette assertion.

Bibliographie

  • (FR) Chris MARKER, "William Klein. Peintre, cinéaste photographe", Graphis, n° 194, vol. 33 (1978), p. 486-499
  • (FR) William KLEIN, "Propos recueillis par Alain Bergala en octobre 1995", Cahiers du cinéma, n° 497 (12/1995), p. 71-75

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L'enclos / Armand Gatti

1961 - France/Yougoslavie - 105' - 35 mm - N&B

Le 8 avril 2005, Jean Negroni est l'invité de la Cinémathèque de Corse pour une projection de "L'enclos". Dans une vidéo très émouvante, il est interrogé avant la séance, il parle d'Armand Gatti et du film, il parle également un peu de Chris Marker et nous apprend que ce dernier a participé au montage de "L'enclos".

Jean Negroni est alors agé de 84 ans, il vit depuis quelques temps en Corse "auprès de sa fille, sur la Terre de ses Ancêtres." Il meurt peu de temps après le tournage de cette vidéo, à l'Île Rousse (Ville située dans le Nord de l'Île qui est la Terre de ses Ancêtres)

Merci à Antoine Filippi et à Lydie Mattei pour le visionnage de cette vidéo. Merci à l'ensemble de l'équipe de la Casa di Lume à Porto-Vecchio pour leur accueil.

Générique : 

Acteurs principaux : Jean Negroni et Hans Christian Blech.
Voix : Jean Vilar
Conseiller technique et co-adaptation : Pierre Lary
Conseiller artistique : Jane Kavcic
Co-scénariste : Pierre Joffroy
Directeur de la photographie : Robert Julliard
Caméraman : Jean Lalier
Assistant : Michel Bouyet
Décorateur : Mirko Lipuzic, Ela Likar
Costumes : Nada Souvan
Montage : Yvonne Martin, Janine Coudoul [et Chris Marker, non crédité]
Son : René Sarrazin
Régisseurs : René Fargeas, Neda Bucar
Script Girl : Annie Dubois
Assistante mise en scène : Slava Gartner
Maquillage : Jacky Bouban 

Production :  Clavis Films (Paris) - Triglav Film (Ljubljana)

Commentaire / scénario :  L'Avant Scène du Cinéma, n°5, 1961.

Bibliographie :

  • (FR) Jean MICHAUD, Cinéma 61, n°52, 1961.
  • (FR) Marcel MARTIN, "Moscou 61, à propos de L'enclos." , Cinéma 61, n°60, 1961.
  • (FR) Cinémonde, n°1420, 1961.
  • (FR) Cinémonde, n°1422, 1961.
  • (FR) Guy ALLOMBERT, Critique du film, Image et Son la revue du Cinéma, n°140-141, 1961.
  • (FR) Guy ALLOMBERT, Entretien, Image et Son la revue du Cinéma, n°144, 1961.
  • (FR) Guy ALLOMBERT, Fiche Saison cinématographique, Image et Son la revue du Cinéma, n°Saison 61, 1961.
  • (FR) Guy ALLOMBERT, Fiche filmographique, Image et Son la revue du Cinéma, n°147, 1962.
  • (FR) Jean WAGNER, Critique du film, Cinéma 62, n°62, 1962.
  • (FR) Jean MICHAUD, Raymond BELLOUR, "Pâquerette et Monsieur-Vive-l'Allemagne.", Cinéma 62, n°64, 1962.
  • (FR) Joffre DUMAZEDIER, Jean-Claude BOUTAULT, Gérard SACOL, Entretien avec Armand Gatti, Contre-Champ, n°2, 1962.
  • (FR) François CHEVASSU, "Armand Gatti : L'enclos (Jean Michaux)." Image et Son la revue du Cinéma, n°149, 1962.
  • (FR) Pierre UYTTERHOEVEN, Critique du film, Positif, n°45, 1962.

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Jouer à Paris / Catherine Varlin

1962 - France - 27' - 35 mm - N&B
"Il faut beaucoup de sagesse pour savoir jouer tout simplement. À Paris, généralement, on joue de quelque chose." Ainsi commence Jouer à Paris  de Catherine Varlin. Ce film, dont le montage est réalisé par Chris Marker, est conçu à partir des rushes du Joli mai  (1962), film du dit Marker et de Pierre Lhomme, sur lequel Catherine Varlin était "librettiste".
"Librettiste": le Dictionnaire de l'académie française  en donne la définition suivante: "XIXe siècle. Dérivé de libretto. Auteur de livrets d'opéra, d'opéra-comique, d'opérette. Da Ponte a été un des librettistes de Mozart, Meilhac et Halévy les librettistes d'Offenbach." On ne saurait exactement savoir à quoi voulait faire référence Marker dans le cas du Joli mai.
Ce film, de même que D'un lointain regard  (1966) de Jean Ravel (le monteur de La jetée), permet de se faire une idée de ce qui avait été tourné par Lhomme et Marker durant ce mois de mai 1962, les rushes ayant été depuis détruits.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Sofracima présente
Jouer à Paris
Un film de Catherine Varlin
montage: Chris Marker, assisté de Sophie Coussein et Catherine Bachollet
Images de Pierre Lhomme, assisté de Denys Clerval et J. M. Boussaguet
Musique de Michel Legrand
Texte dit par Nicolas Youmatoff
laboratoires: Eclair
auditorium: S.I.S.

Distribution: La Sofra (anciennement Sofracima)

Commentaire / scénario: non édité

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There is a future in the past / Wim van Leer

1962 - Israël - 16' - pellicule n/a - Couleur
C'est à l'occasion d'une étude approfondie de Description d'un combat  en vue d'une édition DVD par Argos Films - Tamasa (2016), que la découverte de cette collaboration a été faite. Éric Le Roy, alors en charge de développer les connaissances sur les personnes mentionnées au générique et grâce à l'aide de Meir Russo, directeur des Archives israéliennes du Film, à la Cinémathèque de Jérusalem, a mis à jour ce court-métrage réalisé par Wim van Leer en 1962. Pour rappel, Wim van Leer, mari de Lia van Leer, est le producteur de Description d'un combat. De son côté, Pierre Lhomme, chargé de la photographie de There is a futur in the past, a confirmé à Éric Le Roy la participation de Chris Marker pour ce court-métrage, bien qu'il ne figure pas au générique. On trouve d'ailleurs une forte inspiration ou influence de Marker sur certains passages du film, dont en particulier les inserts en animation ou la croisée des chemins.
Nous en profitons ici pour remercier tout spécialement Éric Le Roy, Meir Russo, Pierre Lhomme et bien sûr Florence Dauman pour leur aide et soutien à ce projet, et l'échange si fructueux d'informations.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
There's a futur in the past
script and Direction: Wim van Leer
photography: Pierre Lhomme
assistant: Alex Ben-Dor
editor: Janine Verneau
music: Frank Pellex
narration: Elisha Birnbaum
production: Bob Cahen
equilibrium: Lilitchka [Lia van Leer?]
advisors: Professor M. Evenari, Avraham Negev, Dov Mills, Leslie Shanan, Dr. N. Tadmor, [Chris Marker]
laboratories: L.T.C.
recording: SIMO
Eastmancolor
airtransport: El-Al Israel Airlines
Produced by Wim van Leer Film Productions (Haifa - Israel)

Distribution: n/a (voir Cinémathèque de Jérusalem)

Commentaire / scénario: non édité

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La douceur du village / François Reichenbach

1964 - France - 47 ' - 35 mm - Couleur
Dans une édition spéciale des actualités télévisées sur le Festival de Cannes, diffusée le 12 mai 1964, et conservée par l'INA, François Reichenbach présente aux journalistes, sur la plage de Cannes, son court-métrage, grand favori de la compétition.

"Je me promenais en Normandie et j'ai vu deux étoiles, Loué, 4 km. J'ai fait un fort bon dîner. Je ne suis pas reparti pour Paris. Le lendemain matin, lorsque je me suis réveillé, j'ai regardé sur la place du village, et là, il y avait un défilé militaire, là, il y avait un rassemblement de vaches, là, il y avait euh... des évènements. J'ai été voir Monsieur le maire et je lui ai dit: "Mais c'est extraordinaire ce qui se passe dans un petit village, mon Dieu. Que cette musique est agréable. Combien y a de monde, etc.", et y me dit: "Mais revenez donc. Le 31, y a le comice agricole." Je suis venu. J'ai découvert un comice agricole en France. Y me dit: "Venez donc demain. Restez encore une nuit. On enterre la centenaire." J'ai enterré la centenaire. Y me dit: "Restez deux jours de plus. C'est plus gai. Demain, je marie ma fille." [...] Ainsi je suis resté pendant un an... ininterrompu. Quelque fois interrompu par un mois ou deux mois. Et j'ai découvert la France derrière une caméra."

Comme pour L'Amérique insolite  dans lequel Reichenbach avait découvert l'Amérique derrière sa caméra, pour La douceur du village, il fait appel à Chris Marker non pas pour écrire le commentaire, qu'il écrira lui-même, mais pour le montage du film, bien que trois autres monteuses soient créditées au générique, alors que Marker ne l'est pas. En fait, dans ses "mémoires", Pierre Braunberger, producteur du film, revient sur ses relations avec son petit-cousin François Reichenbach et Chris Marker. Et là, surprise, il fait de Marker le "coauteur" de la Douceur du village.

"J'ai produit, écrit-il, de François Reichenbach quelque trente-huit courts métrages, quatre moyens et six longs métrages. Les choses sont ainsi, j'ai des liens familiaux avec François. Par ailleurs, je l'ai dit, j'aimais sa façon de filmer. Mais quand il a voulu tourner son premier film sur le Mexique (un long métrage [Mexico Mexico (1968), dont Chris Marker a peut-être écrit la première version Soy Mexico  (Commentaires 2, 1967, p. 38-81)], je n'ai pas pu le produire. Il est vrai que le projet ne m'avait pas convaincu. Il a trouvé un commanditaire, le film s'est fait et ce fut un désastre. Bien que très beau, ce film, comme tous ceux qui avaient pour sujet le Mexique, n'a pas marché. Désintérêt du public à l'égard de ce pays?
Quant à Chris Marker, il réalisa pour moi ce beau film Cuba Si? Liberté  et La sixième face du Pentagone. Il est dans le fond coauteur de La douceur du village  (1962) et il collaborera aussi à L'Amérique insolite. Aujourd'hui, Chris travaille surtout avec Anatole Dauman, mais chaque fois que je lui ai demandé quelque chose, il l'a fait avec une immense gentillesse."1


Notons par ailleurs que en 1992, le Canadien Michel Régnier réalisera un autre film intitulé La douceur du village  (57'), décrivant la vie du village vietnamien de Xom Chua pour le compte de l'office national du film du Canada.

Générique
(début, dans l'ordre de diction et d'appariton, le générique étant énoncé par une voix off féminine [et sous-titré sur la version DVD], intercalé avec le commentaire en voix off masculine)
Ce film a obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes en 1964
Pierre Braunberger présente un film de François Reichenbach
La douceur du village
images: Jean-Marc Ripert [et François Reichenbach]
montage: Jane Dobby, Huguette Meusnier, Jacqueline Lecompte [et Chris Marker, non crédité]
directeur de production: Roger Fleytoux
son: Jean-Jacques Campignon
musique: Michel Legrand et des classiques
[visa de contrôle cinématographique n° 27'632]
Grand Prix du court métrage, ex-aequo, du Festival de Cannes - 1964

Distribution: Films du Jeudi (pour les Films de la Pléiade)

Commentaire / scénario: non édité

Notes
1 Pierre Braunberger, producteur. Cinémamémoire  (propos recueillis par Jacques Gerber), Paris: CNC / Centre Georges Pompidou, 1987, p. 166

Bibliographie

  • (FR) n/a, L'aurore, n° n/a (08/05/1964), p. n/a
  • (FR) n/a, "La douceur du visage", Combat, n° n/a (08/05/1964), p. n/a
  • (FR) Jean DUTOURD, "La douceur du village  (Un chef-d'oeuvre)", France soir, n° n/a (09/05/1964), p. n/a
  • (FR) Jean de BARONCELLI, n/a, Le monde, n° n/a (09/05/1964), p. n/a
  • (FR) J.-L. BORY, n/a, Arts, n° n/a (13/05/1964), p. n/a
  • (FR) n/a, L'express, n° n/a (14/05/1964), p. n/a
  • (FR) Michel COURNOT, "La douceur du village  de François Reichenbach", France-Observateur, n° n/a (27/10/1965), p. n/a
  • (FR) n/a, "Un bonheur sentimental", Combat, n° n/a (04/11/1965), p. n/a
  • (FR) Robert CHAZAL, "La douceur du village  et Le bestiaire d'amour  (un bon couplé)", France soir, n° n/a (04/11/1965), p. n/a
  • (FR) Claude MAURIAC, "n/a", Le figaro littéraire, n° n/a (04/11/1965), p. n/a
  • (FR) Jean de BARONCELLI, "La douceur du village  et...", Le monde, n° n/a (06/11/1965), p. n/a
  • (FR) J.-P. G., "La douceur du village", Le canard enchaîné, n° n/a (10/11/1965), p. n/a
  • (FR) Marcel MARTIN, ""La France insolite", Les lettres françaises, n° n/a (11/11/1965), p. n/a
  • (FR) Steve PASSEUR, "Douceur du village", L'aurore, n° n/a (12/11/1965), p. n/a
  • (FR) Pierre MAZARS, "La douceur du village", Le figaro, n° n/a (12/11/1965), p. n/a
  • (FR) n/a, "La douceur du village  par François Reichenbach", Les nouvelles littéraires, n° n/a (12/11/1965), p. n/a
  • (FR) Jean d'YVOIRE, "La douceur du village. Heureux les modestes!", Télérama, n° n/a (14/11/1965), p. n/a
  • (FR) n/a, Paris-presse, n° n/a (18/11/1965), p. n/a
  • (FR) n/a, "Reichenbach chez Giraudoux", L'express, n° n/a (22/11/1965), p. n/a
  • (FR) Jacques BONTEMPS, "La douceur du village", Cahiers du cinéma, n° 173 (12/1965), p. 128
  • (FR) Paul OTCHAKOVSKY-LAURENS, "La douceur du village", Jeune cinéma, n° 11 (01/1966), p. 32
  • (FR) Gérard LEGRAND, "Le court-métrage. À la source, la femme aimée: La douceur du village", Positif, n° 74 (03/1966), p. 134-135

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D'un lointain regard... / Jean Ravel

1964 - France - 10' - 16 mm et 35 mm - N&B
Les Archives françaises du film, dépendantes du CNC, créditent au générique Chris Marker en tant que co-directeur de la photographie de ce court métrage, avec Pierre Lhomme. Elles en donnent le résumé suivant:

"Dans les rues de Paris, des hommes et des femmes marchent, se rencontrent, discutent, s'évitent au milieu d'une circulation empressée."

Il s'agit en fait d'un film réalisé, tout comme Jouer à Paris  de Catherine Varlin, à partir des rushes tournées pour Le joli mai. Cependant, au contraire de ces deux films, D'un lointain regard  n'a ni commentaire, ni dialogue, juste une musique de fond et en début de film, le poème Les poètes  (1960) d'Aragon quelque peu mutilé pour "la bonne cause":

"Tous ces visages, ces visages, j'en ai tant vu des malheureux et qu'est-ce que j'ai fait pour eux sinon gaspiller mon courage. J'en ai tant vu qui s'en allèrent, ils ne demandaient que du feu, ils se contentaient de si peu. Ils avaient si peu de colère. J'entends leurs pas, j'entends leurs voix qui disent des choses banales comme on en lit sur le journal, comme on en dit le soir chez soi. Ce qu'on fait de vous, hommes, femmes, Ô pierres tendres toutes usées et vos apparences brisées, vous regardez m'arrache l'âme. Ah! Je suis bien votre pareil. Ah! Je suis bien pareil à vous."


Une copie est consultable aux Archives françaises du film, site de Bois d'Arcy, sous réserve d'accréditation.

Les poètes  (1960) - Louis Aragon
J'entends j'entends le monde est là
Il passe des gens sur la route
Plus que mon cœur je les écoute
Le monde est mal fait mon cœur las

Faute de vaillance ou d'audace
Tout va son train rien n'a changé
On s'arrange avec le danger
L'âge vient sans que rien se passe

Au printemps de quoi rêvais-tu
On prend la main de qui l'on croise
Ah mettez les mots sur l'ardoise
Compte qui peut le temps perdu

Tous ces visages ces visages
J'en ai tant vu des malheureux
Et qu'est-ce que j'ai fait pour eux
Sinon gaspiller mon courage

Sinon chanter chanter chanter
Pour que l'ombre se fasse humaine
Comme un dimanche à la semaine
Et l'espoir à la vérité

J'en ai tant vu qui s'en allèrent
Ils ne demandaient que du feu
Ils se contentaient de si peu
Ils avaient si peu de colère

J'entends leurs pas j'entends leurs voix
Qui disent des choses banales
Comme on en lit sur le journal
Comme on en dit le soir chez soi

Ce qu'on fait de vous hommes femmes
O pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m'arrache l'âme



Les choses vont comme elles vont
De temps en temps la terre tremble
Le malheur au malheur ressemble
Il est profond profond profond

Vous voudriez au ciel bleu croire
Je le connais ce sentiment
J'y crois aussi moi par moments
Comme l'alouette au miroir

J'y crois parfois je vous l'avoue
A n'en pas croire mes oreilles
Ah je suis bien votre pareil
Ah je suis bien pareil à vous

A vous comme les grains de sable
Comme le sang toujours versé
Comme les doigts toujours blessés
Ah je suis bien votre semblable

J'aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu'au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez

Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir ce que dit ma bouche

Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens

Quelle heure est-il quel temps fait-il
J'aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile

C'est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d'un trou

Générique (fin, dans l'ordre d'apparition et AFF-CNC)
C'était D'un lointain regard...
Un film de Jean Ravel
Images de Pierre Lhomme et Chris Marker
Vers d'Aragon dits par Jean Négroni
Musique de Michel Legrand
Une production Sofracima
Laboratoires Éclair

Distribution: La Sofra (anciennement Sofracima)

Commentaire / scénario: non édité (muet)

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La brûlure de mille soleils / Pierre Kast

1965 - France - 25' - 35 mm - Couleur
Inspiré par l'oeuvre de Charles Fourier, l'inventeur du phalanstère, et par des peintures du Portugais Eduardo Luiz, qui réalise les dessins de ce court métrage, La brûlure des mille soleils  est une fable amoureuse, une invitation à l'utopie et à l'amour des femmes, mais plus encore une refléxion sur la différence, sur l'Autre. Certains y voit "une variation interstellaire sur la tragédie de Racine, Bérénice".
Un jeune homme des temps futurs, découvre par hasard deux inventions qui lui permette de voyager aux confins de l'espace. Il se laisse guider par le hasard et se retrouve à l'autre bout de l'univers où évolue une autre Terre. Le temps lui est compté, mais il décide de rencontrer ces autres humains. Dans ce monde, le nombre 8 est le nombre parfait, nécessaire pour atteindre la plénitude et la perfection. Apparaît une jeune femme, curieuse elle aussi de cet étranger venu de si loin. Une histoire d'amour naît, impossible comme toute les histoires d'amour. Le manque d'ouverture et de perspective, la trop forte pression de l'expérience et du vécu, amèneront, bien malgré lui, le jeune homme à une vérité essentielle de l'existence.
Le montage de ce film a été confié à Chris Marker, sans aucun doute inspiré par ce scénario original. De nombreuses références à l'univers markérien, dont le chat, apparaissent de ci de là dans ce court métrage poétique et navigant sur les franges de la perfection.
Par ailleurs, La brûlure de mille soleils  a été diffusé sur la 2e chaîne française les 14 mars et 30 juillet 1970.

Notons au passage que Pierre Kast dédicace son roman La mémoire du tyran: treize miroirs pour l'empereur Tibère  (1981) à Chris Marker.

À noter qu'une des 400 gouaches et techniques mixtes d'Eduardo Luiz réalisées pour ce film, de 30 x 51,2 cm, a été vendue aux enchères en avril 2008, pour la somme de 5'000 euros, par Rieunier & Associés. Et le catalogue de l'exposition Eduardo Luiz, à la Sparts Gallery, 40 rue Mazarine, à Paris, semble une partie des autres dessins.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Une co-production du Service de la Recherche de l'O.R.T.F.
Argos Film et Clara d'Ovar présentent
Avec le concours du Service de la Recherhce de l'O.R.T.F.
La brûlure de mille soleils
Écrit et réalisé par Pierre Kast
1964-1965
Dessiné par Eduardo Luiz
Monté par Chris Marker
Filmé par Jacques Maillet
Atelier Martin-Boschet
Musique et effets sonores de Bernard Parmegiani
producteur exécutif: Anatole Dauman
assistant[e] realisateur: Jenny Pollet
assistantes monteuses: Delphine Desfons, Françoise London, Catherine Vitsoris
prises de vues en extérieur: Willy Kurant
Avec la collaboration amicale de Barbara Aptekman, Nicole Karen,
Ursula Kubler, Deborah Romano, Alexandra Stewart
Procédé Eastmancolor
laboratoire: C.T.M.
son: Studio Marignan
visa n° 28334
Texte dit par Pierre Vaneck et Barbara Laage
Ce film est dédié à Barbara Aptekman
Médaille d'or du Festival de Science-fiction de Trieste - 1965
Louis d'or du jury des Jeunes du Festival de Locarno - 1965
Prix spécial du jury du Festival de Rio de Janeiro - 1965
Prix du Giff-Wiff (Club des bandes-dessinées) - 1966

Distribution: Tamasa (pour Argos Films)

Commentaire / scénario: L'avant-scène cinéma, n° 89 (02/1969), p. 97-113

Bibliographie

  • (FR) Jean-Claude BIETTE, "Pierre Kast: La brûlure de mille soleils  (France)", Cahiers du cinéma, n°. 170 (09/1965), p. 13
  • (FR) Jean-Claude ROMER, "La brûlure de mille soleils", Midi Minuit fantastique, n° 13 (11/1965), p. 67-68
  • (FR) n/a, L'express, n/a (22/11/1965), p. n/a
  • (FR) n/a, Combat, n/a (25/11/1965), p. n/a
  • (FR) n/a, Le monde, n/a (30/11/1965), p. n/a
  • (FR) François KIENER, "Cinéma différent 2 [6 courts métrages]", Cinéma 65, n° 101 (12/1965), p. 119-121
  • (FR) n/a, Arts, n/a (01/12/1965), p. n/a
  • (FR) n/a, Le figaro, n/a (04/12/1965), p. n/a
  • (FR) Jean d'YVOYRE, "La brûlure de mille soleils  de Pierre Kast", Télérama, n/a (05/12/1965), p. n/a
  • (FR) "Festival de Locarno", Travelling, n° 10 (hiver 1965-1966), p. 50
  • (FR) Frieda GRAFE, "Filme in Oberhausen: Frankreich und Belgien", Filmkritik, n° 4 (1966), p. 225
  • (FR) Nicole BENOÎT, "Cinéma différent [6 courts métrages]", Jeune cinéma, n° 11 (01/1966), p. 35
  • (FR) Paul-Louis THIRARD, "Le court-métrage. À la source, la femme aimée: Cinéma différent 2", Positif, n° 74 (03/1966), p. 131-133
  • (FR) Jacques CHEVALLIER, "La brûlure aux mille soleils  (fiche saison cinématographique)", Image et son, n° 197-198 (09-10/1966), p. 205
  • (GB) John COULTHART, "The heat of a thousan suns  by Pierre Kast", Feuilleton, 12/06/2020, en ligne  (web)

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Demain la Chine / Claude Otzenberger

1965 - France - 75'20 - 16 mm - N&B
Le 8 janvier 2003, dans un article sur le monteur-cinéaste Ragnar van Leyden, Annick Peigne-Giuly, du journal Libération, décrit l'une des collaborations de ce dernier avec Chris Marker, rencontré en Iran au début des années 60.

"En 1964, il monte un premier long métrage, Demain la Chine, signé Claude Otzenberger, mais pour lequel Chris Marker avait tourné les images en 16 mm et rédigé le commentaire. "Au départ, ce n'était qu'un documentaire tout simple qui racontait la Chine de l'époque. Il fallait lui donner un fil dramatique, au-delà de l'information. Souvent les documentaires sont factuels, touchent l'intellect et pas l'émotion. C'est le travail que nous avons fait avec Chris Marker". Ragnar prendra ensuite ses distances avec le groupe SLON, réuni autour de Marker. "Je n'aime ni les groupies, dit-il, ni les militants professionnels..." Une indépendance d'esprit et de parole que Marker asticotait à sa manière en moquant la "ragnarchie"."

Quoiqu'il en soit, Chris Marker n'est pas crédité tel quel au générique. Le commentaire est attribué à Christophe Berger, alors que les images sont de Michel Parbot. Dans les faits, de "sources sûres", Chris Berger n'est autre qu'un nouvel alias de Chris Marker, composé d'un prénom proche de celui de Chris et d'un fragment du nom du réalisateur Otzenberger, échos à des souvenirs lointains...
Demain la Chine  est un film composé de 3 courts métrages intitulés "Le mystère Mao", "Un immense visage" et "700 millions", produits par Anatole Dauman.
Claude Otzenberger raconta son aventure de 4 mois en Chine pour le tournage de Demain la Chine  à Yvette Romi du Nouvel observateur, publiée le 21 septembre 1966:

"À peine arrivé à Pékin, les palabres ont commencé. Aux Affaires étrangères, j'ai vu Mme Tcheng vêtue du célèbre bleu de chauffe. Ancienne étudiante dans une université américaine, elle ne prononça cependant pas un seul mot en anglais. Un complexe, sans doute. Je lui ai exposé mon programme. Quand elle ne voulait pas que je me rende dans tel ou tel endroit, elle me disait: "Oh! vous savez, là-bas, les gens sont très occupés, et ils ne pourront pas vous recevoir. Je vous conseille plutôt cette région". On se mettait alors à marchander. Finalement, j'ai parcouru 30'000 km et j'ai vu Canton, Chang-hai, le complexe sidérurgique du Yang-Tseu-Kiang, Yun-nan, la Mongolie intérieure, Pékin, la Mandchourie, etc. Mais on m'a interdit le Tibet et le Sin-Kiang.
Enfin munis de notre permis de voyage (c'est obligatoire en Chine - même pour les Chinois), nous sommes partis. Inutile de vous dire que les difficultés de contact sont immense. Bien sûr, nous avions un interprète. Mais en Chine, il y a plus de cent dialectes. En Mongolie, j'ai même dû emmener deux interprètes, l'un pour traduire notre anglais en chinois, l'autre pour traduire le chinois en mongol. Ajoutez à cela que les gens parlent avec réticence. Mais, en général, l'accueil a été chaleureux.
J'ai intérrogé, sans prévenir les autorités, des Chinois dans les rues, à propos de la guerre du Viêtnam. Nouvel avertissement de Mme Tcheng: "Demandez d'abord aux gens s'ils sont d'accord de parler et surtout laissez-leur le temps de réfléchir, en vertu du respect dû à la personne humaine".
La vie en Chine? Maintenant, les gens mangent (ce qui n'était pas le cas avant), vont au cinéma et ont de quoi se payer un vélo. Les salaires? Un manoeuvre, un instituteur et un acteur sont payés au même tarif: 120 F par mois. En tout cas, sur un salaire mensuel de 100 F, on a calculé qu'un Chinois dépensait de 10 à 15 F pour son logement et de 30 à 40 F pour sa nourriture. Le costume bleu, lui, coûte 30 F, casquette comprise. Et, comme je le dis dans le film, le luxe est hors de prix et hors de Chine. Les Chinois sont-ils heureux? Impossible de le savoir. Ce qui est primordial, en Chine, c'est que la révolution a réussi à rendre au peuple chinois une identité. Ces gens, devenus subitement responsables, se sont sentis fiers d'être chinois. J'ai essayé de montrer dans mon film la satisfaction d'un peuple qui trouve, dans ses contraintes mêmes, plus de liberté qu'il n'en a jamais connu dans son histoire" (p.16).


Par ailleurs, il faut noter que Ragnar van Leyden, monteur de ce film, met en relation Chris Marker et Robert Bozzi, gérant d'une galerie d'art à Paris, qui sera le catalyseur à l'origine de Loin du Vietnam  (1967)1.

Une copie est conservée à la BNF Mitterand, sous la cote NUMAV- 43625.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Demain, la Chine
Un film de Claude Otzenberger
Texte de Christophe Berger (Chris Marker)
Extraits de La condition humaine  d'André Malraux et de Destination Tchoung King  d'Han Suyin: "... Coolie, potentiel humain..."
Musique classique et moderne chinoise: 2ème mouvement du concerto L'empereur, interprété par Emil Guillels

(générique de fin)
Une enquête de Claude Otzenberger
chef monteur: Ragnar [van Leyden]
son synchrone: Harald Maury
mixage: Antoine Bonfanti
assistante monteuse: Delphine Desfons
auditorium: SIMO - S.I.S.
laboratoire: Éclair
centre de montage: Antegor
conseiller: Claude Barret
producteur exécutif: Anatole Dauman
(non crédités)
directeur de la photographie: Michel Parbot [et Chris Marker]
société de production: Argos Films

Distribution: Tamasa (pour Argos Films)

Commentaire / scénario: non édité

Note
1 Laurent Veray, Loin du Vietnam..., Paris: Ed. Paris expérimental, 2004, p. 5 et n. 9.

Bibliographie

  • (FR) J.D., "Demain, la Chine...", Le monde, n° n/a (10/09/1966), p. n/a  (web)
  • (FR) Arts, n° n/a (14/09/1966), p. n/a
  • (FR) Yvette ROMI, "Claude Otzenberger, Demain la Chine", Le nouvel observateur, n° n/a (21/09/1966), p. 16  (web)
  • (FR) n/a, "Demain la Chine  par Cl. Otzenberger", Combat, n° 6923 (23/09/1966), p. n/a
  • (FR) Les lettres françaises, n° n/a (22/09/1966), p. n/a
  • (FR) Télérama, n° n/a (25/09/1966), p. n/a
  • (FR) Le canard enchaîné, n° n/a (28/09/1966), p. n/a
  • (FR) Le figaro littéraire, n° n/a (28/09/1966), p. n/a
  • (FR) Rivarol, n° n/a (29/09/1966), p. n/a
  • (FR) L'humanité, n° n/a (07/10/1966), p. n/a
  • (FR) Albert JUROSS, "Demain la Chine", Cahiers du cinéma, n° 183 (10/1966), p. 71
  • (FR) Les nouvelles littéraires, n° n/a (20/10/1966), p. n/a
  • (FR) Le soir, n° n/a (17/02/1967), p. n/a

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Les chemins de la fortune / Peter Kassovitz

1965 - France - 43' - 16 mm - N&B/Couleur
Le critique Philippe Durand, de Cinéma, décrivait ce court-métrage comme suit:

"Les chemins de la fortune  nous conduit au Venezuela, selon un itinéraire décapant qui doit beaucoup au commentaire de Remo Forlani. Dans la lignée de Chris Marker, le constat se double d'une radiographie acerbe de l'exotisme. Cette réflexion critique, parfaitement adulte, est due à Peter Kassovitz, jeune Hongrois débarqué en France en 1957 et qui, depuis, avait attaché ses efforts à divers films et expériences avant de signer ce moyen métrage très soigneusement abouti."1

Or, à la vue de ce film, on est très loin de l'esthétique Marker, savant mélange d'humour et de subjectivité éclairée. Cependant, l'histoire veut que Pierre Kassowitz, père de Matthieu, soit aussi un proche de Chris Marker, à qui il demanda conseil et aide, alors qu'il n'arrivait pas à achever son film. Ce que Marker accepta et ce pourquoi il est souvent qualifié de conseiller artistique pour ce documentaire.

Une copie est consultable à la BNF, site François Mitterand.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Claude Joudioux et le service de la recherche de l'ORTF présentent
Les chemins de la Fortune
Filmé au Venezuela en 1963, avec la collaboration de Regis Debray
Achevé à Paris en 1964 grâce à Chris Marker
Commentaire de Remo Forlani
Dit par Jean Martin
Musique originale de André Hajdu
Photos fixes de Christian Hirou
Montage de Manuelle Castro et de Jean-Pierre Rousseau
Un film de Peter Kassovitz
"Non nova sed nove"
[visa de contrôle cinématographique n° 30.215]
Prix du reportage du IIe Festival du film libre

Distribution: non distribué (contacter Mme Danièle Joudioux)

Commentaire / scénario: non édité


Chemins de la fortune CH2_2013.pdf


Note
1 Philippe DURAND, "À suivre. Cinéma amateur. Le second Festival du film libre", Cinéma 66, n° 105 (1965), p. 103

Bibliographie

  • (FR) Philippe DURAND, "À suivre. Cinéma amateur. Le second Festival du film libre", Cinéma 66, n° 105 (1965), p. 102-104

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La surface perdue / Dolorès Grassian

1965 - France - 19' - 35 mm - N&B
narrateur
Les Archives françaises du film (AFF), dépendantes du CNC, créditent au générique de ce court métrage Chris Marker en tant que co-narrrateur avec Hélène Chatelain. Elles en donnent le résumé suivant:

"Monsieur Renan, topographe, et ses deux assistants, Beraudier et Jean, ont perdu une surface. Le centre de topographie leur demande d'en retrouver les cotes. Les trois hommes reprennent un à un tous leurs calculs. Après avoir identifié les mesures de la surface, le centre leur signale que cet espace ne peut exister, et que leurs mesures sont nécessairement erronées. Déçus par ces directives, les trois arpenteurs restent perplexes devant cette surface, pourtant bien réelle sous leurs yeux."

La surface perdue  s'avère être un film d'une grande qualité de par l'originalité du scénario et la finesse de la mise en scène et de la photographie qui donnent l'impression d'une atmosphère futuriste et d'une incroyable crédibilité, alors que les éléments utilisés sont de la vie quotidienne de l'époque. Le paradoxe d'une surface existante mais non reconnue par le cadastre devient alors angoissante.

À noter que Dolorès Grassian est la femme de Mario Ruspoli avec qui Chris Marker collabora également: en 1956 pour Les hommes de la baleine, dont il écrit le commentaire et en 1972 pour Vive la baleine  qu'ils coréalisèrent.

Le site gettyimages.co.uk proposent quelques photographies du tournage issues des archives de Paris Match.

Une copie est consultable aux Archives françaises du film, site de Bois d'Arcy, sous réserve d'accréditation.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Une production APEC [Association des Producteurs et Éditeurs cinématographiques ("Association des professeurs pour la promotion de l'éducation cinématographique" est une revue belge] - Claude Joudioux
scénario et réalisation: Dolorès Grassian
images: Pierre Lhomme et Gilbert Duhalde
son: Bernard Ortion et Antoine Bonfanti
montage: Jacques Witta - Christine Lecouverte et Françoise Bac [assistantes]
assistant réalisateur: Didier Baudet
Avec la participation de Jean Champion, Philippe Moreau, Bernard Fresson, Frédérique Ruchaud, Irène Chabrier
adaptation: Dolorès Grassian et Paul Pellas
Nous remercions Jean Kesler, Jacques Gandelin, Marius E. Savarit, Marie J. Sinat, Jean Wilmin, Jean P. Winter.
commentaires - voix off: Chris Marker et Hélène Chatelain [non crédités]
laboratoire: Laboratoires de tirage cinématographiques (LTC) [non crédité]
Grand Prix du Festival de Tours - 1966

Distribution: non distribué (contacter Mme Danièle Joudioux)

Commentaire / scénario: L'avant scène cinéma, n° 57 (03/1966), p. 53 sq

Bibliographie

  • (FR) François KIENER / Marcel MARTIN / Pierre BILLARD, "Tours 1966", Cinéma 66, n° 104 (03/1966), p. 34-44 (Surface perdue = p. 42)
  • (FR) Jean DELMAS, "Tours 1966", Jeune cinéma, n° 13 (03/1966), p. 27-29
  • (FR) Robert BENAYOUN, "Festival et courts métrage. À chacun son Tours", Positif, n° 76 (06/1966), p. 69-77 (Surface perdue = p. 71)
  • (FR) Jacques CHEVALLIER, "La surface perdue  (fiche saison cinématographique)", Image et son, n° 197-198 (09-10/1966), p. 219

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Europort: Rotterdam / Joris Ivens

1966 - France - 20' - 35 mm - Couleur
Dans Europort: Rotterdam de Joris Ivens, Chris Marker est chargé de l'adaptation du commentaire en français.
Pour ce qui est du film lui-même, Joris Ivens en explique l'essentiel dans une longue interview accordée à Robert Grelier, de Positif, en juin 1966. Faute de pouvoir faire mieux que le réalisateur, nous retranscrivons tout ce qui concerne ce film ici.

Depuis 1934, vous n'aviez pas réalisé de films dans votre pays: cette année est l'année de votre retour en Hollande. Pourquoi, malgré l'affaire d''Indonesia calling?
C'est que, en 1957, au festival de Arnheim, la sélection française comportait La Seine a rencontré Paris  et mon film a obtenu un énorme succès. Pour la première fois, la presse de droite, qui m'avait "oublié", a brisé le silence à mon égard et a publié plusieurs articles sur mon travail. Et je suis redevenu un réalisateur hollandais. Des journalistes m'ont demandé si je voulais travailler de nouveau en Hollande, j'ai dit que oui, si on me faisait des propositions valables. Ces propositions ne sont pas venues, jusqu'à l'an dernier, quand la ville de Rotterdam, qui commandite des films documentaires ou touristiques, m'a demandé un film de qualité sur le port et la ville. J'ai été soutenu par un producteur et la ville a accepté. Moi aussi j'ai accepté, parce que je connais bien Rotterdam, vous savez, en 1928, j'y ai tourné Le pont. J'ai des affinités avec cette ville et ce port.
Comment voulez-vous orienter votre travail?
On a réalisé beaucoup de films sur beaucoup de ports et on a décrit presque toujours les mêmes choses: l'importance, le mouvement, le dynamisme, les dockers, etc. Une forme pour ainsi dire orthodoxe du documentaire s'est établie pour ce genre de sujet. Pour ma part, j'ai pensé qu'avec le budget dont je disposais je ne pouvais pas faire un film-reconstitution. J'ai trouvé une formule dont j'espère qu'elle créera le style du film: le retour du Hollandais volant. C'est une légende très connue dans notre pays: un homme défie Dieu, il quitte la Hollande, un jour du XVIIe siècle, le matin de Pâques. Or, le jour de Pâques est un jour sacré et on ne doit pas travailler, entreprendre un voyage. Cet homme, sachant qu'il aura des difficultés avec Dieu, dit: "Je veux voir ce que ça donne", et il prend la mer avec son bateau. Ainsi, il obtient un dialogue avec Dieu qui le condamne à rester éternellement sur la mer. C'est seulement s'il trouve sur terre une femme qui l'aime vraiment qu'il pourra rester sur terre, mais alors, il deviendra mortel...
Quel rapport avec l'opéra?
Heine, le poète allemand, a d'abord écrit un poème sur le Hollandais volant et Wagner a repris l'idée pour en faire un opéra: Le vaisseau fantôme, dont un extrait sera joué dans mon film... Donc, j'ai imaginé que le Hollandais volant a choisi l'an 1965 pour rentrer dans son pays et voir Rotterdam. Il doit donc utiliser les techniques modernes. Lui-même n'a plus son ancien bateau, il a un bateau étrange qui, à certains moments, quand il marche à grande vitesse, possède comme des pattes ou des ailes, un crabe ou une araignée. Un petit bateau! Et mon Hollandais volant est habillé dans un costume à la James Bond, celui d'un homme-grenouille... Il ne s'étonne pas des techniques modernes, il les admire, il sait que ça existe, mais il voit naturellement que quelque chose manque à cette technique: il manque un côté humain, un côté social, il y a quelque chose qui ne va pas. Il s'agira donc pour moi d'approfondir les choses que je vois, ce sera un film semi-documentaire, avec des parties fantastiques. Ce ne sera pas Alphaville, mon film ne condamne pas la technique. Par exemple, le port de Rotterdam est fier que chaque bateau puisse entrer, qu'il s'agisse d'un bateau petit ou grand, à rames, à voiles, pétrolier ou atomique, tout peut entrer. Sauf un: celui du Hollandais volant parce qu'il ne comprend pas le guidage au radar. Il possède bien une boussole, mais qui ne lui sert à rien parce qu'à Rotterdam il y a énormément de dépôts de métaux, ce qui empêche la boussole de fonctionner normalement. Même sa carte est du XVIIe siècle, elle ne lui est plus d'aucun secours. Il entend bien un signal de radio, mais que peut-il faire? Ensuite, on voit les installations de radar, on visite le port, les docks, on va même à l'Opéra de Rotterdam où se joue justement Le vaisseau fantôme. Et le Hollandais volant se promène là-dedans, étonné et créant lui-même l'étonnement. À la fin, le Hollandais part, comme dans la légende, malgré une fille qu'il a rencontrée d'abord au Musée, ensuite à l'Opéra, où elle joue évidemment le rôle de Sainta. "Vous êtes belle, lui dit-il, mais la mer m'attire, je ne peux pas rester..." Et il s'en va, un départ très fantastique, j'ai utilisé le cinémascope pour déformé l'image. Et il n'est plus vêtu en homme-grenouille, il est en pirate avec le plumet et le flambeau, et il se tient sur son bateau comme sur un cheval. Il part vers le soleil, c'est la fin du film.
Le Hollandais volant, c'est donc le leitmotiv qui relie les différentes introductions à la ville et au port de Rotterdam?
Oui, c'est une sorte de fil conducteur et c'est ce qui rend le montage très difficile. Il faut créer une unité, ne pas tomber dans le film de fiction et ne pas rester trop sec d'un point de vue documentaire.
Vous avez tourné en 35?
En 35 couleur. J'ai seulement teinté ce qui se passe de nuit pour des raisons d'économie.
Rotterdam est pourtant une ville bien riche pour se permettre de financer un film de ce genre...
Une ville comme Rotterdam peut se permettre de dépenser cinq fois plus pour un tableau acheté pour un de ses musée que pour produire un film. On dit toujours: rien de mieux qu'un film pour notre publicité, mais quand on commence à parler budget, on se met à dire que "un florin c'est un florin"!
Et le film sera parlé en néerlandais?
Oui, j'ai préféré la saveur de la langue hollandaise. Il y aura aussi un commentaire en néerlandais pour la version hollandaise et en français pour la version française. Je n'ai pas encore choisi l'auteur du commentaire, je veux à la fois un poète et un romancier... Dans l'ensemble, c'est une expérience. Il y a des films de fiction qui sont allés dans ce sens, à la fois fantastique, légendaire, semi-documentaire, mais des documentaires de ce genre, vous en connaissez, vous?1

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Europort - Rotterdam (Rotterdam - Europoort)
réalisation (Regie): Joris Ivens
commentaire (Kommentaar): Gerrit Kouwenaar
image (Fotografie): Eduard van der Enden, Etienne Becker
"Luchtopnamen m.m.v. de Koninklijke Luchtmacht"
assistants caméra (Camera-assistenten): Wuk Huizinga, Patrice Wyers
son (Geluid): Tom Tholen, Jean-Claude Laureux
montage: Catherine Dourgnon, Geneviève Louveau, Andrée Choty
producteur (Produktieleider): Dick Kits
musique (Muziek): Pierre Barbot, Constantin Simonovitch
mixage: Antoine Bonfanti
assistants réalisateurs (Assistent-regie): Mirek Sebestik, Marceline Loridan
scriptgirl: Sophie Landre
production (Produktie): Nederlandse Filmproduktie Mij. - Argos Films
Vervaardigd in opdracht van het Bureau Voorlichting van de Gemeente Rotterdam
Laboratoires (Laboratorium): Technicolor London
(titrage restauration / coffret Arte - Joris Ivens n° 3)
"Version française avec le commentaire écrit par Chris Marker et dit par Yves Montand"

Distribution: Tamasa (pour Argos Films)

Commentaire / scénario: dans L'avant-scène cinéma, n° 99 (01/1970), p. 43-48

Notes
1 Robert GRELIER, "Entretien avec Joris Ivens", Positif, n° 76 (06/1966), p. 51-53

Bibliographie

  • (FR) anonyme, "Europort", Image et son, n° 208-209 (09-10/1967), p. 224
  • (FR) L'avant-scène cinéma, n° 259-260 (01/1981):
  1. Claude BEYLIE, "Le retour du Hollandais volant", p. 2-3
  2. Abraham SEGAL, "Entretien avec Joris Ivens", p. 4-7
  • (GB) Rob COMANS, "City of industry: Rotterdam - Europort  (1966)", frame.land, 03/2020, en ligne  (web)

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L'aveu / Costa Gavras

1970 - France - 140' - 35 mm - Couleur
Lors de la soirée du 29 septembre 2012, proposée par la Cinémathèque française, en hommage à Chris Marker, à la suite de sa mort survenue le 29 juillet 2012, Costa Gavras, président de la dite Cinémathèque, est revenu sur le tournage de son film L'aveu  et la collaboration avec son ami de longue date, Chris Marker. Il expliqua que ce dernier voulait absolument participer au tournage, se sentant totalement impliqué à l'aventure, dans laquelle deux autres de ses grands amis, Simone Signoret et Yves Montand jouaient les premiers rôles. Il fut alors décidé qu'il serait photographe de plateau.
Mais lors du tournage de ce film politiquement délicat et complexe, décrivant les côtés sombres du stalinisme, Marker ne se contenta pas de prendre des photos. Il réalisa également deux courts métrages documentaires: On vous parle de Prague: le deuxième procès d'Artur London  et Jour de tournage  en collaboration avec Pierre Dupouey.

Le site de l'INA propose plusieurs documents en rapport direct avec L'aveu et son tournage:



Tournage de L'Aveu  à Lille



Jorge Semprún à propos de L'Aveu


Affiche italienne

Affiche française

Affiche allemande

Affiche américaine

Affiche espagnole

Affiche tchèque

Affiche japonaise

Disque EP France

Affiche italienne

Affiche anglaise

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Valoria-Films présente
Yves Montand, Simone Signoret dans
L'aveu
visa de censure n° 35.756
d'après le récit de Lise et Artur London (Éditions Gallimard)
Adaptation et dialogue de Jorge Semprún
Avec Gabriele Ferzetti et Michel Vitold
directeur de la photographie: Raoul Coutard
montage: Françoise Bonnot
Produit par Robert Dorfmann et Bertrand Javal
Réalisation de Costa-Gavras

(générique de fin)
Avec par ordre alphabétique
Georges Aubert, Michel Beaune, Marc Bonseignour, Thierry Bosc, André Cellier, Monique Chaumette, Jean-Paul Cisife, Marcel Cuvelier, Gérard Darrieu, Pierre Decazes, Pierre Delaval, Basile Diamantopoulos, Jacques Emin, Marc Eyraud, Jean-François Gobbi, Maurice Jacquemont, William Jacques, Jean-Pierre Janic, Patrick Lancelot, Jean Lescot, Guy Mairesse, Henri Marteau, François Marthouret, Pierre Moncorbier, Charles Moulin, Umberto Raho, Jacques Rispal, Michel Robin, Paul Savatier, Gilles Segal, Lazlo Szabo, Claude Vernier, Nicole Vervil, Pierre Vielhescazes, Antoine Vitez
chef décorateur: Bernard Evein, assisté de Georges Glon
ingénieur du son: William Sivel, assisté de Gaston Démede, Georges Vaglio
assistant-réalisateur: Alain Corneau
régisseur général: Gérard Crosnier
photographe: Chris Marker
publicité: Jérôme Brierre
scirpt-girl: Monique Herran
cameraman: Georges Liron
ensemblier: Gabriel Béchir
maquilleuse: Maud Begon
coiffeur: Alex Archambault
administrateur: Pierre Miloux
au montage: Françoise London, Michèle Boëhm, Dominique Landman
bruitage: Daniel Couteau
directeur de production: Claude Hauser
laboratoires: Franay L.T.C. St. Cloud
décors: Studio Éclair - Epinay s/ Seine
son: Paris - Studios Cinéma - Billancourt
générique et trucages: Jean Fouchet - Eurocitel
documents photographiques: Magnum - photos
Documents O.R.T.F. réalisés par Patrick Poidevin et Pierre-André Boutang
Les films Corona
Les films Pomereu - Paris
Fono-Roma
Selenia Cinematografica - Rome

Distribution: KG production

Commentaire / scénario: dans L'avant-scène cinéma, n° 474 (07/1998), p. 6-75

Bibliographie

  • (FR) L'express, n° n/a (27/04/1970), p. n/a
  • (FR) Le nouvel observateur (Paris), n° n/a (27/04/1970), p. n/a
  • (FR) L'aurore, n° n/a (29/04/1970), p. n/a
  • (FR) Combat, n° n/a (29/04/1970), p. n/a
  • (FR) L'humanité, n° n/a (29/04/1970), p. n/a
  • (FR) L'aurore, n° n/a (30/04/1970), p. n/a
  • (FR) France-soir, n° n/a (30/04/1970), p. n/a
  • (FR) Jeune Afrique, n° n/a (01/05/1970), p. n/a
  • (FR) Jean de BARONCELLI, "L'aveu  de Costa Gavras", Le monde, n° n/a (02/05/1970), p. n/a  (web)
  • (FR) Le figaro, n° n/a (04/05/1970), p. n/a
  • (FR) L'humanité-dimanche, n° n/a (04/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le canard enchaîné, n° n/a (06/05/1970), p. n/a
  • (FR) France nouvelle, n° n/a (06/05/1970), p. n/a
  • (FR) Minute, n° n/a (07/05/1970), p. n/a
  • (FR) Les nouvelles littéraires, n° n/a (07/05/1970), p. n/a
  • (FR)Témoignage chrétien, n° n/a (07/05/1970), p. n/a
  • (FR)Tribune socialiste (hebdomadaire), n° n/a (07/05/1970), p. n/a
  • (FR) Réforme (Paris), n° n/a (09/05/1970), p. n/a
  • (FR) La croix, n° n/a (10/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le monde, n° n/a (10/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le figaro, n° n/a (11/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le figaro littéraire, n° n/a (11/05/1970), p. n/a
  • (FR) Paris jour, n° n/a (11/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le nouvel observateur (Paris), n° n/a (11/05/1970), p. n/a
  • (FR) Carrefour, n° n/a (13/05/1970), p. n/a
  • (FR) Les lettres françaises, n° n/a (13/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le journal du Parlement, n° n/a (13/05/1970), p. n/a
  • (FR) France catholique, n° n/a (15/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le monde, n° n/a (15/05/1970), p. n/a
  • (FR) 15 jours, n° n/a (16/05/1970), p. n/a
  • (FR) Télérama, n° n/a (17/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le figaro littéraire, n° n/a (18/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le nouvel observateur  (Paris), n° n/a (18/05/1970), p. n/a
  • (FR) Valeurs actuelles, n° n/a (18/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le monde, n° n/a (20/05/1970), p. n/a
  • (FR) L'éducation, n° n/a (21/05/1970), p. n/a
  • (FR) Pariscope, n° n/a (21/05/1970), p. n/a
  • (FR) La croix, n° n/a (22/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le monde, n° n/a (22/05/1970), p. n/a
  • (FR) Le figaro littéraire, n° n/a (23/05/1970), p. n/a
  • (FR) France-soir, n° n/a (24/05/1970), p. n/a
  • (FR) Guy BRAUCOURT, "L'aveu: l'anti-Machiavel", Cinéma 70, n° 147 (06/1970), p. 121-123
  • (FR) Ginette GERVAIS-DELMAS, "Entretien avec Costa Gavras: L'Aveu", Jeune cinéma, n° 48 (06/1970), p. 1-4
  • (FR) Image et son, n° 240 (06-07/1970)
  1. Robert GRELIER, "Entretien avec Costa-Gavras, Jorge Semprún et Artur London: L'aveu", p. 101-110
  2. Jacques CHEVALLIER, "Entretien avec Costa-Gavras à propos de L'Aveu", p. 116-117
  • (FR) Le cri du monde, n° n/a (01/06/1970), p. n/a
  • (FR) L'école et la nation, n° n/a (01/06/1970), p. n/a
  • (FR) Le figaro, n° n/a (02/06/1970), p. n/a
  • (FR) Jeune Afrique, n° n/a (02/06/1970), p. n/a
  • (FR) Le coopérateur de France, n° n/a (06/06/1970), p. n/a
  • (FR) Le figaro, n° n/a (17/06/1970), p. n/a
  • (FR) Jean-Louis COMOLLI, "L'aveu", Cahiers du cinéma, n° 222 (07/1970), p. 61
  • (FR) France forum, n° n/a (01/08/1970), p. n/a
  • (FR) Paul-Louis THIRARD, "L'aveu", Positif, n° 119 (09/1970), p. 60-62
  • (FR) Le soir, n° n/a (01/09/1970), p. n/a
  • (FR) Hubert ARNAULT, "L'aveu: fiche cinématographique", Image et son, n° spécial 241-242 (09-10/1970), p. 25
  • (FR) Jean-Louis COMOLLI, "Film / politique (2). L'aveu: 15 propositions", Cahiers du cinéma, n° 224 (10/1970), p. 48-51
  • (GB) Pauline KEAL, "The current cinema", The New Yorker, n° n/a (04/12/1970), p. n/a  (web)
  • (GB) Vincent CANBY, "Film: Costa-Gavras depicts a believer's betrayal by his belief: Montand and Signoret star in Confession  other movies arrive on local screens", New York times, n° n/a (10/12/1970), p. n/a  (web)
  • (FR) Alain MARTY, "Un contresens idéologique sur l'oeuvre de Costa-Gavras", Image et son, n° 323 (12/1977), p. 43-57
  • (FR) Alex MARTY, "L'aveu: fiche cinématographique", Image et son, n° 331 (09/1978), p. 37-58
  • (FR) Camy GÉRARD, "Costa-Gavras", Jeune cinéma, n° 154 (11/1983), p. 12-16
  • (FR) France-soir, n° n/a (29/11/1983), p. n/a
  • (FR) François POULLE, "Une descente aux enfers: L'aveu", CinémAction: spécial Costa-Gavras, n° 33 (1985), p. 59-61
  • (FR) Le matin, n° n/a (30/08/1985), p. n/a
  • (FR) Alain BRASSART, "Cinéma engagés: L'aveu, Costa-Gavras, Grêce France, 1970", Le monde diplomatique, n° 88 (08-09/2006), p. n/a  (web)
  • (FR) Olivier PÈRE, "L'aveu  de Costa-Gavras", arte.tv, 26/01/2016, en ligne  (web)
  • (FR) Vincent RINALDI, "Revoir L'aveu  de Costa-Gavras", nonfiction.fr, 19/02/2016, en ligne  (web)
  • (GB) Susan HAYWARD, "The ideological purpose of torture: Artur London's nightmare of reality in L'aveu / The confession  (Costa-Gavras, 1970)", in Mark de VALK (ed.), Screening the tortured body: the cinema as scafold, London: Palmgrave MacMillan, 11/2016, p. 111-132  (web)
  • (FR) Samuel DOUHAIRE, "Costa-Gavras au fil de ses films: L'aveu  (1970): le film a aidé Yves Montand à se libérer de son amitié avec le PC", Télérama, n° n/a (24/11/2016), p. n/a  (web)
  • (FR) Serge QUOIDBACH, "Interview: L'aveu  de Costa-Gavras", L'écho  (Bruxelles), n/a (10/02/2017), p. n/a  (web)
  • (FR) Sophie BENAMON, "Ma scène culte de L'aveu, par Costa-Gavras", Première, n° n/a (04/07/2018), p. n/a  (web)
  • (GB) Hilary NERONI, "The political efficacy of torture in The confession  (1970)", manchesterhive.com, 11/06/2020, en ligne  (web)

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L'Afrique express / Danièle Tessier - Jacques Lang

1970 - France - 19'35 - 35 mm - Couleur
L'Afrique express  de Danièle Tessier et Jacques Lang, intitulé également L'Afrique à vol d'oiseau, est un court métrage documentaire, coproduit par la Cipha et Argos Films et tourné en février 1970. Il est généralement décrit comme suit:

"Survolant la terre africaine, des montagnes d'Éthiopie à la côte Atlantique, se dessine l'immense planisphère traversée par des fleuves: le Nil, le Niger, le Sénégal".

Chris Marker est crédité au générique pour en avoir écrit le commentaire introductif, le reste du film ne comportant que du son d'ambiance et quelques sous-titres indicatifs de la date et du lieu.

* * * * *

"Soit un continent, l'Afrique. Soit une ligne qui suit à peu près le 15e parallèle, c'est-à-dire la couture entre les deux Afrique: celle des forêts et celle des déserts. Soit 12 avions, 35 personnes, 3 semaines de vacances rebaptisées "Raid" et 1 film. Le film de cette Afrique entrevue, comme un visage entrevu dont on ne sait rien, dont on voudrait tout savoir, dont on ne saura peut-être jamais rien. Voici, comme si vous n'y étiez pas, l'Afrique express." Chris Marker

En "échange", dans Sans soleil  (1982), Marker utilisera un extrait de Mort d'une girafe  (1970) de Danièle Tessier et Jacques Lang.

Une copie de L'Afrique express  est visionable à la BNF, sous la cote NUMAV- 43411, et anciennement à la Bibliothèque publique d'information.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Argos Films et Cipha présentent
L'Afrique express
Visa ministériel n° 36.138
Un film de Jacques Lang et Danièle Tessier
Avec le concours de Sophie Veneck, Boris Villeneuve [alias Chris Marker, pour le commentaire], Georges Rouquier [voix off]

Distribution: Tamasa (pour Argos Films)

Commentaire / scénario: préambule de Chris Marker (ci-dessus) et quelques sous-titres

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L'Animal en question / André Pozner

1971 - France - 31' - 16 mm - Couleur
"L'animal en question est-il le poète le plus lu de France? Pour la première fois, Jacques Prévert laisse entrer chez lui, tourner autour de lui, un magnétophone, une caméra et ... un raton laveur" Un court métrage documentaire coproduit par SLON et SAGA - Groupement d'Art cinématographique, et dans lequel Chris Marker est généralement crédité pour l'image du raton laveur au début du film.
Le site Jenprovencher.com reprend l'article consacré à Prévert et au film de Pozner dans le numéro 155 du Magazine littéraire  de décembre 1979.

"En 1972, André Pozner réalise en court métrage d'une trentaine de minutes sur Prévert, L'Animal en question. Dans ce film, le poète de 72 ans déclare: "Enfant, j'aimais poser des questions, en classe ou ailleurs, au catéchisme par exemple. On ne me répondait pas ou on me disait "Sortez", ou bien on me disait que ce n'était pas là la question. Pour m'amuser, je pose encore des questions enfantines. Cet enfant n'a pas tellement changé. Je suis trop vieux pour mon âge et à la fois trop jeune pour lui, et je précède encore, tout le temps, ce que je suis. Cet enfant que j'étais, à les entendre, n'avait pas raison. Il avait autre chose, et qui n'était pas qu'à lui. Je l'ai encore, d'autres aussi. Le chat sauvage trouve son herbe à guérir, ou sa chatte à jouir. Dans les rues de la ville, j'ai trouvé mon herbe à plaisir. L'enfant que j'étais, j'ai gardé ses larmes, et j'ai gardé son rire et ses secrets heureux."
En décembre 1979, le Magazine littéraire français  (no 155) publie un dossier sur Prévert. L'un des articles contient de courtes phrases que Prévert prononça dans le film de Pozner, L'Animal en question, dont celle ci-haut sur l'enfance. À un certain moment, Pozner amène Prévert près de la cage d'un raton laveur, à Paris sans doute. Deux ans auparavant, dans son recueil Imaginaires, le poète avait parlé du raton. Et voici cette belle réflexion qu'il adresse maintenant dans ce film au raton encagé.
"Il est bien tard pour faire ta connaissance. J'ai parlé de toi souvent, fallait que je te voie en chair et en os!
J'en avais jamais vu, de raton laveur. Lui, m'avait jamais vu non plus.
C'est un animal composé d'une âme et d'un corps. Non, c'est moi. Je me suis trompé de définition. C'est un animal… un animal. Tandis que moi, je suis un animal supérieur. C'est pour ça que j'ai l'air de ne lui faire aucun plaisir. Et je le regrette.
On t'a appelé "raton laveur". Paraît que tu laves tout ce que tu manges. C'est des histoires qu'on a racontées sur toi, peut-être. Et toi tu es là. T'es en cage, en cabane. Mais je suis venu tout de même pour te dire bonjour. Je t'avais jamais vu. Maintenant je te regarde. Toi, tu ne me regardes pas, t'as raison, tu t'en fous.
Moi, je suis un humain — toi, t'es un raton laveur. Il y a une différence. De quoi on est faits tous les deux? Dis-moi ce que tu penses, raton laveur. Ce que tu penses des cages, ce que tu penses d'un tas de choses. Qu'est-ce que tu penses de la guerre du Viêt-nam, raton laveur, toi qui es en cage? Qu'est-ce que tu penses de toutes les prisons, hein, toi qu'on a appelé raton laveur? Ben, je te salue. J'ai de la sympathie pour toi. Je ne t'avais jamais vu, je t'ai vu aujourd'hui, mais j'avais parlé de toi. À tort et à raison. Tu n'as pas l'air heureux, raton laveur. Tu cherches la liberté? Tu sais ce que c'est, mais t‘as pas de mots pour l'expliquer. Les hommes l'expliquent, et l'enferment."
La photographie de Prévert et le raton laveur, d'André Pozner, paraît dans ce dossier du Magazine littéraire  de décembre 1979."

Si le film est difficilement visionable aujourd'hui, les archives de l'INA conservent en plus d'une copie, une émission de radio, "Jeux d'archives" dans laquelle André Pozner parle de Jacques Prévert.

Générique
réalisation: André Pozner
chef opérateur: Pierre Lhomme, Sacha Vierny et Robert Doisneau
musique: Sébastien Maroto
interprète: Jacques et Janine Prévert, et un raton laveur

Distribution: ISKRA ?

Commentaire / scénario: non édité

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Le Traîneau-échelle / Jean-Pierre Thiébaud

1971 - France - 8' - 16 mm - Couleur
Le Traîneau échelle  de Jean-Pierre Thiébaud est un diaporama-poésie. Une voix off masculine dit un poème de l'auteur contre la guerre et le capitalisme, alors que défilent une série d'images fixes.
On ne sait pas grand chose de Jean-Pierre Thiébaud. Le livret du coffret DVD Les Groupes Medvedkine  propose à son sujet un petit texte de présentation rédigé par le Centre culturel populaire de Palente - les Orchamps, à Besançon (CCPPO), en 1967:

"Tout juste âgé de 22 ans: ancien éleve du professeur Berchoud [à l'école d'horlogerie], le seul homme complet du CCPPO, sait tout faire avec n'importe quel appareil sur n'importe quel courant, dessine, peint, grave, répare lui-même sa voiture, dit du Queneau, et en plus a un tas d'idées... travaille accidentellement au CROUS, participe activement aux grèves de Rhodiaceta".1

Roger Journot, directeur du CCPPO, écrit par la suite:

"Loin de tous les fastes du monde du septième art, un petit gars a réalisé ce film, seul dans son grenier, le film au plus petit budget, puisqu'il n'a coûté que les piles du mini cassette (...). Les diapos, il les a puisées dans le stock du CCPPO ; le texte, c'est sa plume; la pellicule comptée au moindre centimètre, un détournement (...); la musique, un traficotage enfantin à partir d'une grande oeuvre du répertoire. (...) Le Traîneau-échelle  reste un cri, le coeur mis à nu d'un homme qui se relevait la nuit pour compter les B52 partis noyer un peuple sous une pluie de napalm."

Dernièrement, Journot a également précisé que non seulement Thiébaud et Marker était très proches, mais encore que ce dernier avait donné la photo de la Chinoise (tirée de Loin du Vietnam) et avait participé au montage son de ce court métrage.2
Grâce à la parution d'un nouveau coffret dvd des Groupes Medvedkine, édité par les Mutins de Pangée et ISKRA, nous en savons un peu plus sur la participation de Marker au Traineau-échelle. En effet, Jean-Pierre Thiébaud a écrit pour le livret un texte (p. 72), dans lequel il explique:

"Un jour, je me souviens, je travaillais sur le montage de l'histoire d'une petite fille (Nouvelle société, n° 6) dans la cave que nous avions transformée en salle de montage. Chris est arrivé aussi silencieux qu'un lynx, a regardé, puis m'a dit "Demain, je repars donc avec un film", puis a sorti de sa musette un bobineau film couleur et une galette son - le son et les photos du Traîneau-échelle qu'il avait tiré au banc à titre - c'était pour moi son cadeau du moment. Il y avait même ajouté quelques propres photos se doutant que j'allais être juste en illustrations. Le lendemain, il est reparti non pas avec un, mais avec deux films."

Les deux hommes, Marker et Thièbaud, auraient aussi réalisé, à cette même époque, l'un des tous premiers courts métrages vidéo français, dont on ignore, à ce jour, à peu près tout.

générique (de début, dans l'ordre d'apparition et livret Les Groupes Medvedkine )
Un film du Groupe Medvedkine
Le Traîneau échelle
de J.P. Thiébaud
banc-titre: Paul Bourron
montage: Valérie Mayou
montage son: Chris Marker (non crédité)

commentaire / scénario: dans le livret du coffret DVD Les Groupes Medvedkine, aux éditions Montaparnasse, 2006, p. 33-34, aux éditions des Mutins de Pangée, 2018, p. 74-76, et en anglais sur le site Cartographies of the Absolute.

notes
1 Livret du coffret DVD Les Groupes Medvedkine, aux éditions Montaparnasse, 2006, p. 33.
2 Précision en partie faite à l'occasion d'un hommage à la suite du décès de Chris Marker, sur macommune.info, intitulé "Chris Marker, Bisontin de coeur" (31 juillet 2012), et en partie à Etienne Sandrin qui a bien voulu nous communiquer ces informations, ce dont nous le remercions.

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We Have Come Back - Congo Oye / Eldridge Cleaver

1971 - France?/Algérie? - n/a - vidéo - Couleur
Réalisé par Eldridge_Cleaver, le sujet porte sur des Blacks Panthers partis séjourner au Congo. A l'occasion d'un hommage à Chris Marker rendu le 26 décembre 2012 par le 16beavergroup, un certain Matt Peterson publiait sur le web un e-mail échangé avec Marker quelques années auparavant, dont voici la teneur:

5. Chris Marker on Eldridge Cleaver's We Have Come Back / Congo Oye (1971)
[from an email received from Sandor Krasna, 3 August 2010]
... "familiar" - are you kiddin'? The worst disaster in my film career... Apparently Kathleen [Cleaver] forgot that we had an exchange about that a few years ago, when she was organizing a mammoth screening of the Panthers movies, and our mutual disappointment, each of us having daydreamed that the other at least had a copy of the Congo piece. To make a long story short, it's true that thru common friends I found myself doing the editing of that unique testimony on the short-lived and surrealistic Maoist Congo. Hardly a sign of geopolitical prescience by brother Eldridge, exhilarated as he was to meet somewhere his fantasy, a black Marxist-Leninist Republic... But as a document, a real gem, and specially due to the extraordinarily gifted Bill Stephens, who was then discovering video cameras as we all were. You should realize that those were the first steps of video recording and that Bill used the very first model of hand-held camera issued by Sony (using tape REELS). He had no experience whatsoever - nobody had, and nobody then was talking of video artists - but he proved to be the best cameraman ever working on those contraptions. Eldridge was in Algiers, and I experienced a new and original way to edit a movie: by phone. I described him the shots, we discussed, we compared our conceptions, and then I made the cuts, by hand, with markers (sorry, it's the proper term) of extra-thin tape to set the starting point of the few seconds necessary for the real tape to stabilize, all that controlled with a stopwatch, and bingo! pressed the button. The result was, as I told you, unique, because nobody then was authorized to film in RP Congo, while Eldridge and his crew had access to the president, the prime minister, the guerrilla chief and other dignitaries who one year later were almost all murdered, while the Mock-Chinese State was disappearing in the limbos of History. Now comes the tragic part: this unique document was lost. My unforgivable fault is not to have made a personal copy once the job was over - but there were frantic times, I was jumping from one corner of the world to another, I didn't consider it to be a film of mine, I had done it to help Eldridge, who in turn persuaded himself that this secret weapon would help him to take back the power in the Panther party - hence an historical radio exchange between him and Bobby Seale "Eldridge you're finished, you're nothing... - No man, for now I have the VOODOO!" (that's how he nicknamed the video). It's only years later that I did ask what had happened to "OYE", and nobody knew. Some said the original had been kept by E.C. himself, but I wonder what he would have done with a huge 2-inches reel... Anyway I vaguely hoped that he had managed to keep a copy somewhere, but Kathleen gave me the last stab. For besides its immense historical value, it wasn't a bad movie at all.
Now many years later, I was watching the TV in my hotel room in Hong Kong. And in the Sunday morning program, when the immaculately white-clad televangelist appeared, I recognized with stupor Eldridge himself... but that's another story."

Depuis, un autre e-mail de Peterson circule, dans lequel il précise:

"In 1971 he edited a video produced by Eldridge Cleaver on a trip some Panthers took to Congo-Brazzaville. Eldridge's International Section of the Black Panther Party, based in Algiers, had an early Sony Portapak, and this was one of the things they shot with it. Carole and Paul Roussopoulos helped them make contact with each other to finish the video, and a young black photographer, Bill Stephens, then returned to Harlem to form the (Revolutionary) People's Communication Network, where he did community video activism throughout the 70s and 80s. Apparently Bill had the only copy of this work, which he later transferred to VHS and deposited at the NYPL, where it was miscatalogued."

Apparemment un petit nombre de copies sorties de l'ombre circulent, pour notre plus grande chance de cinéphile.

Générique
réalisation: Eldridge Cleaver
images: Bill Stephens
montage: Chris Marker
production: Voo Doo production (Paris)
Avec la participation de Carole and Paul Roussopoulos.

Distribution: non distribué

Commentaire - scénario: non édité

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On vous parle de Flins / Guy Devart

1972 - France - 30' - 16 mm - N&B
On vous parle de Flins - Nadja  est le 7ème numéro du magazine de contre-information produit par SLON-ISKRA.
Ce documentaire collectif, qui traite des conditions de vie et de travail des travailleurs immigrés en France, et plus particulièrement d'un trafic de carte de travail, à l'instar des autres numéros "On vous parle de...", ne comporte pas de générique. Cependant, les documents administratifs conservés dans les archives d'ISKRA confirment les noms suivants: Guy Devart (réalisateur / scénariste) et Chris Marker (opérateur / monteur). Les divers contrats sont signés entre 1971 et 1972. A la suite de la création d'ISKRA en 1974, le film est inscrit au CNC et le visa d'exploitation est accordé le 3 avril 1975.
Ces archives conservent également, dans le dossier du film, un article paru le 22 juin 1974 dans le journal Le Monde, intitulé "Peines d'emprisonnement pour les trafiquants de cartes de travail dans les Yvelines".

"La treizième chambre correctionnelle de Paris présidée par M. Paul Gaillardot a statué jeudi 20 juin sur le trafic de cartes de travail attribuées dans les Yvelines en 1970 et 1971 grâce à de faux certificats de logeurs et d'employeurs à des ouvriers marocains qui versèrent chacun une somme de 2'000 à 4'000 F. L'affaire fit quelque bruit lorsque le 6 mars 1970 des maoïste vinrent saccager à la mair[i]e de Meulan les locaux de l'Agence nationale de l'emploi dont le chef, M. Marcel Boreau, fut malmené.
L'enquête, discrète à ses débuts, permit bientôt de découvrir que si M. Boreau et son supérieur, le chef de centre de la direction départementale de la main-d'oeuvre à Versailles, M. Jean-Paul Sansonetti, facilitaient, sans doute sans esprit de lucre, des attributions irrégulières de cartes de travail, quelqu'un d'autre s'enrichissait.
C'était l'ancien chef du poste de police de Vernouillet, en retraite, M. Marcel Dupont. Autre maillon de la chaîne, M. El Hassan Moutaouki, propriétaire d'un hôtel de Triel-sur-Seine, semblait avoir également profité, bien qu'il s'en soit toujours défendu, des fonds versés par les travailleurs immigrés.
L'un des employeurs complaisants, M. Lahcene Tir, avait, d'autre part, poussé l'audace jusqu'à établir des certificats d'emploi dans son entreprise... qui avait cessé d'exister en 1967.
Réfugié en Espagne, à Alicante, où il venait d'acquérir une villa, M. Dupont n'a pas été extradé. Son état de santé le rendrait intransportable. Il a donc été condamné par défaut à deux ans d'emprisonnement et 3'000 F d'amende. M. Tir, également en fuite, a été condamné par défaut à un an d'emprisonnement et 2'500 F d'amende.
Ont en outre été condamnés: MM. Moutaouki, à deux ans d'emprisonnement dont un avec sursis et 3'500 F d'amende; Sansonetti, à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et 2'000 F d'amende; les autres prévenus, à des peines d'amende."1

Générique (d'après les archives d'ISKRA)
réalisateur / scénariste: Guy Devart
opérateur / monteur: Chris Marker
production: ISKRA
laboratoires: VITFER

Distribution: ISKRA

Commentaire / scénario: non édité

Notes
1 Anonyme, "Peines d'emprisonnement pour les trafiquants de cartes de travail dans les Yvelines", Le Monde, n° n/a (22 juin 1974), p. 11

Bibliographie

  • * Guy HENNEBELLE, "On vous parle de Flins", Ecran, n° 29 (octobre 1974), p. 85

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La Première année / Patrizio Guzman

1972 - Chili/France - 100' - 16 mm gonflé en 35 mm - N&B
La Premiere année  de Patrizio Guzman est un documentaire qui cherche à décrire "la première année du gouvernement de l'Unité Populaire au Chili constitué d'entretiens et d'analyses des divers changements économiques et sociaux apportés par la victoire d'Allende aux élections."
Dans une interview parue dans le Magazine du Jeu de paume, le 30 août 2012, sur le web, Patrizio Guzman parle de son premier film El Primer ano  et de l'apport essentiel de Chris Marker, qui l'aidera encore pour son film somme La Bataille du Chili  (1973-1979), aussi bien pour la production que pour la distribution.
Marker écrit non seulement un texte de présentation pour le dépliant édité à l'occasion de la sortie en salle en France, en 1973, traduit depuis en espagnol par Cecilia Ricciarelli et disponible en libre accès sur le site de Patricio Guzman, mais en plus il réalise un court-métrage introductif, tel que nous le confirme Dario Carmona, fin mars 1973, dans la revue chilienne Hoy  (n° 41): "El film de Guzmán se exhibe en La Harpe precedido de un cortometraje de Chris Marker realizado con fotos fijas (dura siete minutos) que "sitúa" al espectador en el período chileno anterior al triunfo de la Unidad Popular. Así, después puede entender mejor esos vibrantes cien minutos de la película de Guzmán en la que el pueblo chileno lleva la voz cantante." 

  • Le mag: C'était réellement votre premier projet, votre premier film ?
  • PG: Après mes études de cinéma à l'École de Cinématographie de Madrid, je suis arrivé à Santiago du Chili avec quelques scénarios de fiction. Or, quand j'ai vu ce qui se passait dans les rues, je me suis dit qu'il était complètement absurde de réaliser ces films. C'était un moment propice au documentaire.
  • En fait, avant La Bataille du Chili, j'avais déjà réalisé un long métrage, La Première année, autour des douze premiers mois du gouvernement de Salvador Allende. C'est un film très jubilatoire, assez plat mais plein d'enthousiasme. Je l'ai tourné en 16mm, en noir et blanc, puis augmenté à 35mm. J'ai ensuite distribué six copies dans les salles de Santiago, il a eu un grand succès! Lorsque Chris Marker s'est rendu au Chili, il est venu me voir et m'a dit à propos du film: "je suis venu pour faire quelque chose de similaire. Puisque tu l'as déjà fait, je préfère l'acheter." C'est ainsi qu'il acheta La Première année  et ramena l'internégatif en France.
  • Le mag: Peut-on voir ce film aujourd'hui?
  • PG: Non, il a été détruit. Chris Marker en tira deux ou trois copies et le doubla en français avec les voix de grandes figures comme Yves Montand, Simone Signoret, François Périer ou Delphine Seyrig, à l'époque ce n'était pas encore habituel de sous-titrer les documentaires…
La Première année  est sorti dans quelques salles parisiennes, en Suisse et en Belgique.

Dans la trop confidentielle et excellente brochure du CCPPO, Les Cahiers des Amis de la Maison du Peuple, n°5: Micheline Berchoud, La véridique et fabuleuse histoire d'un étrange groupuscule: le C.C.P.P.O. (2003/2004, p. 112-113 / que l'on peut acquérir à la Librairie Les Sandales d'Empédocle, à Besançon), est éditée une lettre de Chris Marker, à travers laquelle il relate non seulement sa vision nouvelle de la situation au Chili et de sa recherche de fonds pour La Première année, mais encore et surtout sa position vis-à-vis du Communisme et de son "Eglise":

"Le 8 juin.
Salut René. Retour du Chili avec quelques notions assez différentes de ce qu'on raconte dans les kermesses progressistes pour entretenir l'euphorie des masses. Si différentes que je ne te conseille pas de m'associer à ton entreprise d'Amérique Latine. Tu es un fidèle fils aîné de l'Eglise du PC, et tu te dois d'illustrer les thèses de ton parti sur le passage pacifique au socialisme, et la solidité de l'Unité Populaire qui ne peut être troublée que par des agents de l'impérialisme et des gauchistes irresponsables, n'est-ce pas? Alors que vais-je jeter le trouble dans cet univers harmonieux de certitudes avec ce que j'ai vu, entendu et vécu? Tout ce que je peux te conseiller, si tu veux donner encore du Chili et de l'UP l'image "modèle", c'est de te magner. Parce que dans quelques temps, même Fournial ne pourra plus.
A part ça, je cherche à réunir du fric pour faire une version "européenne" du seul film vraiment représentatif de la première année de l'UP. Si cette version existe, je te la filerai volontiers. Le film s'appelle El Primer ano, son auteur est Patricio Guzman. Production indépendante, bien sûr. La production d'Etat est contrôlée par des bureaucrates tous semblables à ceux qui sévissent ailleurs, avec le même cortège de sectarisme et d'impuissance.
Et il y a un groupe Medvedkine constitué dans une usine textile très semblable à la Rhodia. Ils feront peut-être un jour une "lettre à nos camarades de Rhodiaceta", mais ça supposerait l'étranglement de certains des bureaucrates susnommés. Enfin, on peut toujours espérer.
Vieille amitié, signature.
PS: En relisant ta 1ère lettre, je vois que tu me demandes aussi des livres. Je te recommande l'Expérience chilienne  d'Alain Labrousse (Seuil) et les Entretiens avec Allende  de Régis (Maspero), l'un et l'autre évidemment dépassés maintenant, mais qui constituent une bonne base. Le film de Santiago Alvarez sur le voyage de Fidel est aussi un beau document, même s'il devient plus folklorique chaque jour."

En 2013, est parue une nouvelle version des notes de tournage de Patricio Guzmán (“El Primer Año”, notas del diario de filmación, 1972, Revisado en 2012), dans la revue Cinémas d’Amérique latine, n° 21 (2013), p. 25-29.

Quoiqu'il en soit, La Première année, bien loin d'avoir été perdue, vient de connaître une restauration, comprenant le prologue de Chris Marker, et doit sortir en DVD prochainement!
Il a déjà été présenté le 7 février 2017 à Saint-Denis, avec les crédits suivant: "La Première année / El Primer año  de Patricio Guzmán. Chili / 1972 / Noir et Blanc / 1h30 / Beta SP / Remontage, prologue et doublage en français: Chris Marker. Voix: Delphine Seyric, François Périer, Françoise Arnoul, Youcef Tatem".

Générique (d'après le dépliant SLON de 1973, confirmant l'essentiel des informations des sites cinéfiches.com, toutlecinema.com et complété par l'article du Magazine du Jeu de paume)
Un film chilien de Patricio Guzman
date de réalisation: 1971/1972
durée: 100 min.
format: 16 et 35 mm. noir et blanc
production: EAC (Escuela de Artes de la Comunicacion, Universidad Catolica de Chile)
version française et préface: SLON 1972
réalisation: Patricio Guzman
caméra: Toño (Antonio) Rios
montage: Carlos Piaggio
direction de production et son direct: Felipe Orrego
ingénieur du son: Eugenia Maria Rodriguez Peña
coordination: Maria Teresa Guzman
collaborateurs: Orlando Lubbert / Gaston Ancelovici / Paloma Guzman / Marilu Mallet
voix de  la version française: François Perier / Delphine Seyrig / Youcef Tatem / Françoise Arnoul / Pol Cèbe / Georges Rouquier / Valérie Mayoux / Georges Kiejman / Léo Matarasso / Bernard Paul / Alain Corneau / Isidro Romero/ Edouard Luntz / Florence Delay / Anatole Dauman
photos de la préface: Raymond Depardon (Gamma) / Chris Marker / Snark Intl.
coordination de la version française: Alice Mayoux
distribution France / EU: SLON, puis Argos Films
*A quoi il faut ajouter:
distribution Chili: Felipe Orrego
producteur associé: Chris Marker, Anatole Dauman
Prix SCAM, France - 1972
Premio del Circulo de Criticos de Arte, Chili - 1972
Premier prix au festival de Nantes - 1972
Prix FIPRESCI à Mannheim - 1973

Distribution: en cours de restauration (anciennement Argos Film, aujourd'hui ISKRA-Guzman). Une copie, issue d'une VHS, est visionable sur Youtube.

Commentaire / scénario: non édité

Bibliographie

  • Héctor SOTO GANDARILLAS, "El Primer año  de Patricio Guzman", Primer Plano: revista de cine, n° 4 (primavera 1972 / ediciones Universitaria de Valparaíso), p. 75-77
  • Hans EHRMANN, "1970-1971, Sucedio en Chile. El Primer año: film documental de Patricio Guzman", Hoy, n° 7 (24_07-01_08 1972), p. n/a
  • n/a, "El Primer año  rico anecdotario filmico", Qué Pasa, (2 agosto 1972 / Santiago), p. n/a
  • A.R.M., "Cine por A.R.M. Primer año", PEC, n° n/a (4 agosto 1972), p. n/a
  • n/a, "Estrenos: Primer año", Ercilla, n° n/a (9 agosto 1972), p. n/a
  • Hector SOTO, Sergio SALINAS, Entrevista a Patricio Guzman: "Mas vale una solida formacion politica que la destreza artesanal"", Primer plano, n° 5 (verano 1973), p. n/a
  • * L'Humanité, n° n/a (17 février 1973), p. n/a
  • * Télérama, n° 1205 (17 février 1973), p. n/a
  • * Le Figaro, n° n/a (22 février 1973), p. n/a
  • * France Soir, n° n/a (22 février 1973), p. n/a
  • * Politique hebdo, n° n/a (23 février 1973), p. n/a
  • Dario CARMONA, "Cine Chileno: Berlin, Mexico, Londres, Paris", Hoy, n° 41 (23-29 marzo 1973), p. n/a
  • * Jean DELMAS, "La Première année", Jeune cinéma, n° 68 (février 1973), p. 48
  • * Guy GAUTHIER, "La Première année", Image et Son, n° 270 (mars 1973), p. 3-23
  • * Jean-Loup PASSEK, "La Première année", Cinéma 73, n° 174 (mars 1973), p. 142
  • * Michel CAPDENAC, "Leipzig 1972: La Première année", Ecran 73, n° 13 (mars 1973), p. 40
  • * Marcel MARTIN, "La Première année", Ecran 73, n° 13 (mars 1973) , p. 53
  • Hans EHRMANN, "Cine chileno: esperanzas... otra vez", La Quinta Rueda, n° 5 (abril 1973), p. n/a
  • * Guy GAUTHIER, "La Première année: fiche cinématographique", Image et Son, n° 276-277 (octobre 1973), p. 295
  • * Patricio GUZMAN, Pedro SEMPERE, Chile, el cine contra el fascismo, Valencia: F. Torres, 1977
  • Patricio GUZMAN, "Le Chili était une fête. Notes du journal de tournage de El primer año", Cinémas d'Amérique latine, n° 21 (2013), p. 25-29 (web)

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On vous parle du Chili: ce que disait Allende / Miguel Littin

1973 - France - 16' - 16 mm gonflé 35 mm - N&B
Ce numéro 10 de la série télévisée On vous parle de... produite par SLON-ISKRA, consiste en un montage d'une interview accordée en 1971 à Régis Debray par Salvador Allende, tout juste devenu président du Chili, et filmée par Miguel Littin, nommé par le dit président à la tête de l'institution Chile Films en cette même année 1971. Aussi, On vous parle du Chili: ce que disait Allende commence par le carton explicatif suivant:

"En 1971, le cinéaste chilien Miguel Littin a fait un film autour d'une conversation entre Régis Debray et le président Allende: Compañero presidente. Nous avons groupé ici des passages de cette conversation qui peuvent aider à comprendre le projet politique d'Allende, ainsi que les forces auxquelles il s'est heurté."

Il faut noter, comme nous la précisé Inger Servolin, que la télévision française n'avait alors conservé aucun document sur la gouvernance d'Allende. Seule son élection avait été retenue par les services de l'ORTF. Raison pour laquelle Marker a choisi de traiter ce sujet dans un numéro de la série "On vous parle...".

Tout comme pour les films du réalisateur chilien Patricio Guzman, Chris Marker vient ici en aide à Miguel Littin, exilé au Mexique depuis 1973, pour la post-production et la diffusion de ce film en Europe et en Amérique, afin de proposer un autre discours sur la situation "révolutionnaire" au Chili, alors étouffée par le discours officiel et pro-américain. Cette collaboration sera à nouveau mise en place, en 1978, pour Viva el presidente. Le recours de la méthode.

En octobre 2011, Marker s'explique sur sa participation à ce film:

"Ni On vous parle du Chili  ni Septembre chilien  ni La Spirale  n’appartiennent à ma filmographie. On vous parle du Chili  est, comme vous l’avez noté, une version raccourcie du film de Miguel Littín [Compañero Presidente]. Je n’ai donc rien à y voir : j’ai simplement jugé urgent, tout de suite après le putsch, de présenter une image d’Allende différente des larmes de crocodiles déversées par les médias, et comme grâce à Régis Debray j’avais une copie de Compañero Presidente, il m’a été possible de refiler à une chaîne de télévision ces extraits d’un portrait intelligent et juste. Ensuite notre collectif ISKRA l’a fait circuler dans la série On vous parle, avec l’accord de Miguel [Littín]."1

Générique (reconstitution partielle)
réalisation: Miguel Littin
post-production: Chris Marker

Distribution: ISKRA

Commentaire / scénario: non édité

Note

1 Carolina Amaral de Aguiar, "Chris Marker: un regard sur le Chili", Cinémas d’Amérique latine, n° 21 (2013), p. 17-21

Bibliographie

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Les Deux mémoires / Jorge Semprún

1974 - France / Espagne - 141' - 35 mm - N&B / Couleur
Les Fiches du cinéma proposent la description suivante de ce premier film de Jorge Semprún en tant que réalisateur:

"Jorge Semprún, scénariste d'Alain Resnais et de Costa Gavras, romancier également, a voulu faire le point sur la guerre d'Espagne en interrogeant des combattants des deux camps. Ce film est constitué d'une série ininterrompue d'interviews où l'excellent côtoie le médiocre. Semprún affirme avoir été guidé par "la volonté politique d'écouter ce que les autres ont à dire... quitte à écouter beaucoup de sottises". Un temps de parole considérable est donné à une dirigeante anarchiste qui, dans l'exil, dit qu'au fond elle se sent toujours victorieuse. A côté d'elle, de nombreux écrivains, historiens, comédiens essaient de montrer comment les divisions de la gauche ont permis en partie la victoire franquiste."

On y trouve, entre autre, et côte à côte, Santiago Carillo, secrétaire général du PCE, José Maria Gil-Robles, chef de la Confédération espagnole des droites autonomes, l'écrivain Dionisio Ridruejo, l'anarchiste José Peirats, Federica Montseny, syndicaliste anarchiste et ministre de la Santé sous la IInde République, l'écrivain Juan Goytisolo, et bien sûr, Yves Montand.

Chris Marker a participé au montage et également au son.

Générique (d'après le site Cinéressources)
réalisation / scénario : Jorge Semprún
assistant réalisateur : Alain Corneau
son: Harald Maury
musique originale : Francisco Semprún
monteurs : Chris Marker, Collette Leloup, Dominique Landman
voix off : Maria Casarès, Yves Montand, François Périer, Georges Kiejman, Costa-Gavras, Florence Delay
production : Fildebroc, Uranus Productions France (UPF - Paris), Aldebaran Films

Distribution: KG productions? (anciennement Les films Molière)
copie à la Cinémathèque française

Commentaire / scénario: non édité

Bibliographie

  • Jacques DONIOL-VALCROZE, "Les Deux mémoires", L'Express, n° n/a (25 février 1974), p. n/a
  • n/a, "Les Deux mémoires  de Jorge Semprún", Le Nouvel observateur, n° n/a (25 février 1974), p. n/a
  • n/a, Les Nouvelles littéraires, n° n/a (25 février 1974), p. n/a
  • Jean-Luc DOUIN, "Les Deux mémoires. Espagnols, si vous saviez...", Télérama, n° n/a (02 mars 1974), p. n/a
  • Marcel NIEDERGANG, "Les Deux mémoires  de Jorge Semprún", Le Monde, n° n/a (4 mars 1974), p. n/a
  • n/a, "Les Deux mémoires", Le Canard enchaîné, n° n/a (6 mars 1974), p. n/a
  • Robert CHAZAL, "Les Deux mémoires. Rouges et blancs", France soir, n° n/a (6 mars 1974), p. n/a
  • P. BILLARD, n/a, Le Journal du dimanche, n° n/a (10 mars 1974), p. n/a
  • J. L., "Les Deux mémoires", Le Point, n° n/a (11 mars 1974), p. n/a
  • Serge DANEY, n/a, Libération, n° n/a (28 mars 1974), p. n/a
  • * Jacques GRANT, "Les Deux mémoires", Cinéma 74, n° 185 (mars 1974), p. 146
  • * Ginette GERVAIS_DELMAS, "Les Deux mémoires", Jeune cinéma, n° 77 (mars 1974), p. 36-38
  • * François CHEVASSU, "Les Deux mémoires", Image et son, n° 283 (avril 1974), p. 125
  • * François CHEVASSU, "Les Deux mémoires: fiche cinématographique", Image et son, n° 288-289 (octobre 1974), p. 93
  • * Sierra DE TERUEL, En el balcon vacio, Les Deux mémoires, a cura dell'Archivio Nazionale Cinematografico della Resistenza per la Biennale di venezia [Coord. red. Chiara Colli], [s.l.]: Archivio Nazionale Cinematografico della Resistenza / [Venezia]: Biennale di Venezia, 1976
  • * Jorge Semprún, "Les Deux mémoires: débat avec le public", Les Cahiers de la cinémathèque, n° 21 (janvier 1977), p. 111-119
  • Pierre-Antoine FAVRE, "Perpignan 1978: Les Deux mémoires", Ecran 78, n° 71 (juillet 1978), p. 10
  • Jaime CESPEDES GALLEGO, "Un eslabon perdido en la historiografia documental sobre la Guerra Civil: Las Dos memorias  de Jorge Semprún (1973)", Cartaphilius: revista de investigacion y critica estetica, vol. 5 (2009), p. 32-43.
  • CinémAction. Cinéma et engagement: Jorge Semprún scénariste, n°140 (2011), Paris: Charles Corlet Editions
  • anonyme, "Les Deux mémoires", Festival international du film restauré (27 nov. - 2 déc. 2012, catalogue), p. 34

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La Bataille du Chili / Patrizio Guzman

1975-1979 - Chili / France / Cuba / Venezuela - 243' - 35 mm - N&B

Pour cette seconde collaboration de Guzman et Marker, nous renvoyons au texte de Patrizio Guzman "Ce que je dois à Chris Marker", publié le 30 août 2012 sur le site du Jeu de paume, à la suite du décès de Marker survenu un mois plus tôt. Tout y est dit, en particulier que:

"Chris Marker avait réuni des fonds en Europe et passé directement commande à l'usine [Kodak] des Etats-Unis. La caisse contenait 43.000 pieds de pellicule noir et blanc (aproximativement 13.200 mètres, soit 14 heures), et 134 bandes magnétiques pour Nagra."

Ainsi Marker a surtout participé à la production et la distribution, mais aussi, semble-t-il, au scénario. Sans lui, La Bataille du Chili, film somme en trois parties, n'aurait pas eu l'envergure qu'il a eu, ni ne serait devenu un incontournable du cinéma documentaire.
En octobre 2011, Marker insistera sur le fait qu'il n'a pas pris part au montage de ce film:

"Autre inexactitude: je n’ai nullement participé au montage de la Bataille du Chili. J’ai été beaucoup plus utile à Patricio [Guzmán], quand victime de cette aberration qu’était le “cuoteo partidista” (je suppose que je n’ai pas besoin de développer) il m’a demandé mon aide, en lui faisant parvenir de la pellicule vierge. Pour le montage, il n’avait vraiment pas besoin de moi."1




Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
La Bataille du Chili. La lutte d'un peuple sans armes (La Batalla de Chile: la lucha de un pueblo sin armas)
1/. L'insurrection de la bourgeoisie (La insurreccion de la burguesia)
2/. Le coup d'Etat (El golpe de estado)
3 /. Le pouvoir populaire (El poder popular)

Una produccion de Patricio Guzman
Con la colaboracion de Chris Marker, Instituto Cubano del Arte et Industria Cinematograficos (ICAIC), John D. and Catherine T. Mac Arthur Foundation
"productores delegados": Patricia Boero, Alicia Crespo, Jorge Sanchez
"version actualizada": Luis Mutti, Sergio Perez, Molinare S.A.
"equipos tecnicos de filmacion": Pablo de La Barra, Productora America Proa
"archivo": Estudio Heynowsky und Scheumann, Noticiario Chile Films, Archivio ICAIC, Pedro Chaskel, Revista Chile Hoy, ISKRA
"trucajes y créditos": Jorge Pucheux, Delia Quesada, Eusebio Ortiz, Alberto Valdes, Ricardo Lopez
"narrador": Abilio Fernandez
"ingeniero de sonido": Carlos Fernandez
"operadores sala": Ramon Torrado, Jose Leon, Juan Demosthene
"colaboradores principales": Paloma Guzman, Lilian Indseth, Gaston Ancelovici, Juan Jose Mendi, Harald Edelstam, Roberto Matta
"colaboradores en el guion": Pedro Chaskel, Jose Bartolome, Julio Garcia Espinosa, Federico Elton, Marta Harnecker, Chris Marker
"produtor ejecutivo": Patricio Guzman
"jefe de producion": Federico Elton
"sonido directo": Bernardo Menz
"ayudante de direccion": Jose Bartolome
"montaje": Pedro Chaskel
"fotografia y camara": Jorge Müller Silva
"guion y direccion": Patricio Guzman
"A la memoria de Jorge Müller Silva"
Prix "Novas Texeira", Association de Critiques cinématographiques (France) - 1976
Grand prix du Festival international de Grenoble - 1975 et 1976
Grand prix du jury du Festival international de Leipzig - 1976
Grand prix du Festival international de Bruxelles - 1977
Grand prix du Festival international de Benaimadena (Espagne) - 1977
Grand prix du festival international de La Havane - 1979

Distribution: Documentaire sur Grand écran (pour Atacama production)

Commentaire / scénario: non édité

Note

1 Carolina Amaral de Aguiar, "Chris Marker: un regard sur le Chili", Cinémas d’Amérique latine, n° 21 (2013), p. 17-21

Bibliographie

  • * Le Monde, n° n/a (26 juin 1975), p. n/a
  • * Jean A. GILI, "Cannes 1975: La Bataille du Chili: 1ère partie", Ecran 75, n° 38 (juillet 1975), p. 33
  • * Ginette GERVAIS-DELMAS, "La Bataille du Chili: 1ère partie", Jeune cinéma, n° 88 (juillet 1975), p. 31
  • * France-soir, n° n/a (4 novembre 1975), p. n/a
  • * France-soir, n° n/a (11 novembre 1975), p. n/a
  • * France nouvelle (Paris), n° n/a (17 novembre 1975), p. n/a
  • * Libération, n° n/a (18 novembre 1975), p. n/a
  • * Le Canard enchaîné, n° n/a (20 novembre 1975), p. n/a
  • * L'Humanité dimanche, n° n/a (20 novembre 1975), p. n/a
  • * Lutte ouvrière, n° n/a (22 novembre 1975), p. n/a
  • * Charly Hebdo, n° n/a (27 novembre 1975), p. n/a
  • * Le Monde, n° n/a (21 mai 1975), p. n/a
  • * Le Monde, n° n/a (26 juin 1975), p. n/a
  • * Le Nouvel observateur, n° n/a (10 novembre 1975), p. n/a
  • * Télérama, n° n/a (12 novembre 1975), p. n/a
  • * Le Point, n° n/a (17 novembre 1975), p. n/a
  • * Valeurs actuelles  (Paris), n° n/a (17 novembre 1975), p. n/a
  • * Tribune socialiste  (hebdomadaire), n° n/a (6 décembre 1975), p. n/a
  • * Denis OFFROY, "La Bataille du Chili: 1ère partie", Cinématographe, n° 16 (décembre 1975), p. 39
  • * Jacques GRANT, "La Bataille du Chili: 1ère partie", Cinéma 75, n° 204 (décembre 1975), p. 141
  • * Michel CAPDENAC, "La Bataille du Chili: 1ère partie", Ecran 75, n° 42 (décembre 1975), p. 56-57
  • * Ginette GERVAIS-DELMAS, "La Bataille du Chili: 1ère partie", Jeune cinéma, n° 91 (décembre 1975), p. 33-34
  • * Politique hebdo, n° n/a (14 janvier 1976), p. n/a
  • * Le Nouvel observateur, n° n/a (31 janvier 1976), p. n/a
  • * Guy GAUTHIER, "La Bataille du Chili: 1ère partie", Image et son, n° 302 (janvier 1976), p. 84-86
  • * Paul-Louis THIRARD, "La Bataille du Chili: 1ère partie", Positif, n° 177 (janvier 1976), p. 73
  • * "Courrier: La Bataille du Chili: 1ère partie", Cinéma 76, n° 207 (mars 1976), p. 153-155
  • * Le Monde, n° n/a (20 mai 1976), p. n/a
  • * Jean-Noël KELLER, "Cannes 1976: La Bataille du Chili: 2ème partie", Cinématographe, n° 19 (juin 1976), p. 34
  • * Hubert NIOGRET, "Cannes 1976: La Bataille du Chili: 2ème partie", Positif, n° 183-184 (juillet 1976), p. 84
  • * Jacques COURCIER, "Grenoble 1976: La Bataille du Chili: 2ème partie", Cinéma 76, n° 212-213 (août 1976), p. 237
  • * Claire CLOUZOT, "Grenoble 1976: La Bataille du Chili: 2ème partie", Ecran 76, n° 50 (septembre 1976), p. 72
  • * Robert GRELIER, "La Bataille du Chili: 1ère partie. Fiche cinématographique", Image et son, n° 309-310 (octobre 1976), p. 37
  • * Rouge  (Montreuil), n° n/a (5 janvier 1977), p. n/a
  • * Télérama, n° n/a (27 janvier 1977), p. n/a
  • * "Entretien avec Patricio Guzman", Ecran 76, n° 54 (janvier 1977), p. 58
  • * Marcel MARTIN, "La Bataille du Chili: 2ème partie", Ecran 76, n° 54 (janvier 1977), p. 58-60
  • * La Vie ouvrière (Paris), n° n/a (10 février 1977), p. n/a
  • * Le Monde, n° n/a (17 février 1977), p. n/a
  • * Libération, n° n/a (21 février 1977), p. n/a
  • * Le Canard enchaîné, n° n/a (23 février 1977), p. n/a
  • * Jean DELMAS, "La Bataille du Chili: 2ème partie", Jeune cinéma, n° 100 (février 1977), p. 45
  • * Paul-Louis THIRARD, "La Bataille du Chili: 2ème partie", Positif, n° 190 (février 1977), p. 68-69
  • * Le Monde, n° n/a (3 mars 1977), p. n/a
  • * Lutte ouvrière, n° n/a (5 mars 1977), p. n/a
  • * Politique hebdo, n° n/a (11 mars 1977), p. n/a
  • * Le Quotidien du peuple, n° n/a (1er avril 1977), p. n/a
  • * Guy GAUTHIER, "La Bataille du Chili: 2ème partie", Image et son, n° 316 (avril 1977), p. 76-77
  • * Guy ALLOMBERT, "La Bataille du Chili: 2ème partie. Fiche cinématographique", Image et son, n° 320-321 (octobre 1977), p. 31
  • * Marcel MARTIN, "Berlin 1979: La Bataille du Chili: 3ème partie", Ecran 79, n° 82 (juillet 1979), p. 14
  • * Marcel MARTIN, Raphël BASSAN, "Lille 1979: La Bataille du Chili: 3ème partie", Ecran 79, n° 85 (novembre 1979), p. 14
  • Ciné-tracts: a journal of film and cultural studies  (Pleansantville / NY), vol. 3, n° 1 (winter 1980):  (web)
  1. "Interview with Patricio Guzman - ICAIC, Havana, May 1979: La batalla de Chile (The battle of Chile)", p. 29-34
  2. "The battle of Chile - The origins of the project. Letter from Patricio Guzman to Chris Marker (fragments)", p. 35-37
  3. "The battle of Chile - Reflections previous to the filming of The battle of Chile", p. 38-49: trad. par Christine Shantz d'un article de Cine-cubano, n° 91-92
  • * (GB) Dennis WEST, "Review: The battle of Chile  by Patricio Guzman", Cineaste, vol. 11, n° 2 (1981), p. 35-37  (web)
  • * Paulo Antonio PARANAGUA, "Pesaro 1982: La Bataille du Chili: 3ème partie", Positif, n° 259 (septembre 1982), p. 48
  • Carolina AMARAL DE AGUIAR, "Chris Marker: un regard sur le Chili", Cinémas d’Amérique latine, n° 21 (2013), p. 17-21  (web)

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Le Recours de la méthode / Miguel Littin

Recours de la methode - Viva el presidente - Miguel Littin

1978 - France / Mexique / Cuba - 190' (réduite à 164') - 35 mm - Couleur
Dans ce film de Miguel Littin, intitulé aussi Viva el presidente, Chris Marker est chargé des sous-titrages en français.
Adaptation du roman éponyme El Recurso del método  (1974) d'Alejo Carpentier, il a été tourné entre mai et novembre 1977, au Mexique, à Paris et à La Havane (7, 5 et 11 semaines, respectivement, avec une interruption de 10 jours entre chaque pays). L'internationalisme est souligné avec force dans le dossier de presse. Le film a été monté à Mexico, la musique enregistrée à La Havane, la bande son mixée à Paris, alors que le travail de laboratoire s'est réparti entre Los Angeles et Paris.

La relation avec Chris Marker date des années 70. Les deux réalisateurs collaborent en effet, en 1972-1973, dans le cadre de la réalisation de On vous parle du Chili: ce que disait Allende, produit par SLON-ISKRA. Littin en est le réalisateur et Marker, comme pour plusieurs films de Patriozio Guzman, aide à la post-production, même s'il n'est pas crédité au générique.

Générique (d'après le dossier de presse)
réalisation: Miguel Littin
scénario: Miguel Littin, en collaboration avec Régis Debray et Jaime Augusto Shilley, d'après un roman de Alejo Carpentier
directeur de la photographie: Ricardo Aronovich
cameraman: Michel Deloire, assisté de Daniel Leterrier
assistants réalisation: Jorge Sanchez (France), Bernard Stora (Mexique)
musique originale: Léo Brouwer (Cuba, enregistrée à La Havane)
montage: Ramon Aupart (Studios de Churrubusco, Mexico)
décors: Pedro Garcia Espinosa (Cuba), Eric Simon (France)
costumes: Lucile Donay (Mexique), Edith Vesprini (France)
script-boy: Jose Luiz Ortega Gutteriez (Mexique)
mixage: Jack Jullian et Luc Périni (Studios de Boulogne-Billancourt)
sous-titres: Chris Marker [non crédité au générique]
producteurs exécutif: Hector Lopez
producteurs délégué: Michèle Ray-Gavras, Vicente Silva
Cameras Panavision (Samuelson - Los Angeles / Paris)
Laboratoires LTC Saint-Cloud / Consolidated Film Industries (Los Angeles)
interprètes: Nelson Villagra, Kathy Jurado, Alain Cuny, Maria Adelina Vera, Salvador Sanchez, Ernesto Gomez Cruz, Reynaldo Miravalle, Raul Pomares, Idelfonso Tamayo, Gabriel Retes, Ignocio Retes, [Roger Cudney, Didier Flamand, Denis Perrot, Monique Perrot, Jacques Rispal]

Distribution: KG productions

Commentaire / scénario: non édité

Bibliographie

  • * Télérama, n° n/a (14 septembre 1977), p. n/a
  • * L'Humanité, n° n/a (15 octobre 1977), p. n/a
  • * Le Point, n° n/a (21 novembre 1977), p. n/a
  • * Le Figaro (Paris), n° n/a (24 mai 1978), p. n/a
  • * L'Aurore (Paris), n° n/a (25 mai 1978), p. n/a
  • * Le Dauphiné libéré (Grenoble), n° n/a (25 mai 1978), p. n/a
  • * Le Figaro (Paris), n° n/a (25 mai 1978), p. n/a
  • * L'Humanité, n° n/a (25 mai 1978), p. n/a
  • * Le Matin, n° n/a (25 mai 1978), p. n/a
  • * La Montagne, Centre France, n° n/a (25 mai 1978), p. n/a
  • * Nice matin, n° n/a (25 mai 1978), p. n/a
  • * La Croix, n° n/a (26 mai 1978), p. n/a
  • * France-soir, n° n/a (26 mai 1978), p. n/a
  • * Libération, n° n/a (26 mai 1978), p. n/a
  • * Libre Belgique, n° n/a (26 mai 1978), p. n/a
  • * Le Monde, n° n/a (26 mai 1978), p. n/a
  • * Le Quotidien de Paris, n° n/a (26 mai 1978), p. n/a
  • * Le Soir, n° n/a (26 mai 1978), p. n/a
  • * Rouge (Montreuil), n° n/a (27 mai 1978), p. n/a
  • * Le Monde, n° n/a (01 juin 1978), p. n/a
  • * Télérama, n° n/a (07 juin 1978), p. n/a
  • * Sylvie TROSA, "Le Recours de la méthode", Cinématographe, n° 39 (juin 1978), p. 23
  • * Frantz GEVAUDAN, "Cannes 1978: Le Recours de la méthode", Cinéma 78, n° 235 (juillet 1978), p. 70
  • * Paulo Antonio PARANAGUA, "Cannes 1978: Le Recours de la méthode", Positif, n° 208-209 (juillet 1978), p. 94
  • * Jean DELMAS, "Cannes 1978: Le Recours de la méthode", Jeune cinéma, n° 112 (juillet 1978), p. 9
  • * Le Matin, n° n/a (10 février 1979), p. n/a
  • * L'Humanité-dimanche, n° n/a (21 février 1979), p. n/a
  • * L'Humanité-dimanche, n° n/a (28 février 1979), p. n/a
  • * Télérama, n° n/a (28 février 1979), p. n/a
  • * Antirouille  (Clichy), n° n/a (1er mars 1979), p. n/a
  • * Le Monde diplomatique, n° n/a (1er mars 1979), p. n/a
  • * Rouge  (Montreuil), n° n/a (02 mars 1979), p. n/a
  • * Le Figaro (Paris), n° n/a (03 mars 1979), p. n/a
  • * L'Express, n° n/a (05 mars 1979), p. n/a
  • * Le Nouvel observateur, n° n/a (05 mars 1979), p. n/a
  • * Le Point, n° n/a (05 mars 1979), p. n/a
  • * France-Inter communiqué, n° n/a (06 mars 1979), p. n/a
  • * L'Humanité, n° n/a (07 mars 1979), p. n/a
  • * Libération, n° n/a (07 mars 1979), p. n/a
  • * RTL communiqué, n° n/a (07 mars 1979), p. n/a
  • * France-soir, n° n/a (08 mars 1979), p. n/a
  • * Les Nouvelles littéraires, n° n/a (08 mars 1979), p. n/a
  • * France-Inter communiqué, n° n/a (09 mars 1979), p. n/a
  • * Le Monde, n° n/a (10 mars 1979), p. n/a
  • * Le Journal du dimanche, n° n/a (11 mars 1979), p. n/a
  • * France-soir, n° n/a (12 mars 1979), p. n/a
  • * La Vie ouvrière (Paris), n° n/a (12 mars 1979), p. n/a
  • * Témoignage chrétien, n° n/a (12 mars 1979), p. n/a
  • * Le Canard enchaîné, n° n/a (13 mars 1979), p. n/a
  • * Les Echos, n° n/a (13 mars 1979), p. n/a
  • * Le Matin, n° n/a (13 mars 1979), p. n/a
  • * La Croix, n° n/a (14 mars 1979), p. n/a
  • * Le Figaro magazine  (Paris), n° n/a (17 mars 1979), p. n/a
  • * Le Figaro  (Paris), n° n/a (30 mars 1979), p. n/a
  • * France nouvelle  (Paris) , n° n/a (31 mars 1979), p. n/a
  • * Claude-Michel CLUNY, "Le Recours de la méthode", Cinéma 78, n° 243 (mars 1979), p. 77
  • * Pierre-Antoine FABRE, "Le Recours de la méthode", Ecran 79, n° 78 (mars 1979), p. 58-59
  • * Bernard NAVE, "Le Recours de la méthode", Jeune cinéma, n° 117 (mars 1979), p. 40
  • * Robert GRELIER, "Le Recours de la méthode", Image et son, n° 337 (mars 1979), p. 125
  • * Christian BOSSENO, "Le Recours de la méthode: fiche cinématographique", Image et son, n° hors série XXIII (octobre 1979), p. 333
  • * Raphaël BASSAN, Pascal MERIGAU, "Les Films de novembre 1982 à la télévision: Le Recours de la méthode", Image et son, n° 377 (novembre 1982), p. 13

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Le Labyrinthe d'herbes / Shuji Terayama

1979 - Japon/France - 37'46 - 35mm - Couleur
Le Labyrinthe d'herbes  de Shuji Terayama (titre japonais Kusa-Meikyu, inspiré d'un roman de Kyoka Izumi) compose, avec L'Île aux sirènes  de Just Jaeckin et L'Armoire  de Walerian Borowczyk (inspiré d'une nouvelle de Maupassant), le film Collections privées.
Fortement érotiques, ces trois courts métrages sont aussi très esthétisants.
Une particularité touche Le Labyrinthe de Terayama, la version originale en japonais, comprend une version anglaise sous-titrée, mais une version française doublée. Plus encore, ce doublage est constitué d'une unique voix off, féminine, qui raconte l'histoire et donne un peu plus de détails que les deux autres versions. En entendant le début de cette version française, on est troublé par la première phrase, "Ceci est l'histoire d'un homme à la recherche d'une chanson d'enfance", et par la voix de la narratrice. Tout cela rappel étrangement l'univers de Chris Marker. En effet, la phrase évoque la célèbre phrase de La Jetée, "Ceci est l'histoire d'un homme marqué par un souvenir d'enfance", et la voix de la narratrice n'est autre que celle de Florence Delay, narratrice de Sans soleil. Serait-ce un hommage à Chris Marker? Que nenni! Le Labyrinthe d'herbes est réalisé avant Sans soleil. Autrement dit, il préfigure ce dernier et inspire Marker.
Quoiqu'il en soit, produit par Pierre Braunberger, directeur des Films du Jeudi, il ne manque pas grand chose pour que le secret de la participation de Marker à ce projet éclate au grand jour. Et ce détail se trouve dans le générique de fin de la version français. Cette dernière est écrite par un certain Boris Villeneuve. Eh oui! Il s'agit bien de Chris Marker lui-même, qui retrouve par la-même le réalisateur des Astronautes, Walerian Borowczyk.
Pour le reste, nous renvoyons à l'article (en anglais) de Mike Kitchell (2007).
Nous remercions Etienne Sandrin de nous avoir fait connaître ce film.

Générique (de Labyrinthe d'herbes, d'après Imdb.com)
réalisation: Shûji Terayama
scénario: Rio Kishida et Jean-Michel Ribes, d'après un roman éponyme de Kyoka Izumi
version française: Boris Villeneuve (Chris Marker)
assistant directeur: Shinji Sômai
image: Tatsuo Suzuki
son: Katsuhide Kimura
musique originale: J.A. Seazer
montage: Tomoyo Oshima
maquillage: Koji Takemura
script: Henrikku Morisaki
"key grip": Nobutaka Kotake
producteurs exécutif: Jean-Paul De Vidas, Gisèle Braunberger
producteurs: Pierre Braunberger
voix off (version française): Florence Delay
interprètes: Takeshi Wakamatsu, Keiko Niitaka, Jûzo Itami, Hiromi Kawai

Distribution: Films du Jeudi

Commentaire / scénario: non édité

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Rumble Fish / Francis Ford Coppola

1983 - USA - 94' - 35mm - Couleur
A l'occasion d'une rencontre informelle, remplaçant une interview officielle, Chris Marker relate sa participation au film de Francis Ford Coppola, en tant que "uncredited second unit cameraman".
C'est du moins ainsi que David Thomson transcrira les propos de cette rencontre dans un article du City Limits  des 22-28 juin 1984 (p. 18)

Générique (partiel d'après Imdb.com)
réalisation: Francis Ford Coppola
scénario: Susan Eloise Hinton et Francis Ford Coppola, d'après un roman éponyme de Hinton
producteurs: Doug Claybourne, Fred Roos
producteur exécutif: Francis Ford Coppola
producteurs associés: Gian-Carlo Coppola, Roman Coppola
musique: Steward Copeland
directeur de la photographie: Stephen H. Burum
monteur: Barry Malkin
décoratrice: Mary Swanson
costumière: Marjorie Bowers
second unit director or assistant director: Mark Radcliffe, David Valdes
interprètes: Matt Dillon, Mickey Rourke, Diane Lane, Dennis Hopper, Nicolas Cage, Chris Penn, Tom Waits, Sofia Coppola, S.E. Hinton etc.

Distribution: Universal Pictures

Commentaire / scénario: lien ici ou ici

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Treasure Island (L'Île au trésor) / Raul Ruiz

1985-1986 - FR/GB/US - 133 - 35 mm - Couleur
D'après l'article de Ian Christie, "Raul Ruiz and the House of Culture", paru dans la revue Sight and Sound, la voix off en anglais de L'Île au trésor  serait celle de Chris Marker. La VHS française ne fait aucune mention de Marker dans le générique. Mais Florence Dauman nous a expliqué que ce film connaît en réalité deux versions et que sa production a connu pas mal de difficultés dès les débuts. Marker est intervenu sur la post-production du film pour aider Ruiz et Anatole Dauman. Le 25 septembre 2014, alors que la question revint sur le devant de la scène, Florence Dauman nous fit parvenir ce courriel:

"En vitesse: La société de Paolo Branco faisait faillite et les frères Golan Globus ne payaient pas ce qu'ils devaient sur le film (qui etait loin de ce qu'ils avaient imaginé!) Mon père, pour aider Raoul, a racheté les droits de production auprès du liquidateur. Chris a participé au remontage du film, en introduisant aussi une voix off  de J.P. Léaud, ce qui a beaucoup aidé le récit et le film en général".

Ce qui sera tout ce que nous pourrons mentionner sur cette participation de Marker au film de Ruiz! A noter que le film ne sort en salles qu'en 1994, après la reprise en main par Argos Films. De plus, la première version devait durée environ 4h, même si cette information n'a pu être vérifiée. Quoiqu'il en soit, la rumeur circule que le film devrait ressortir "prochainement" en dvd!

A noter que cette adaptation libre de Stevenson est issue d'un ouvrage de Raúl Ruiz intitulé A la poursuite de l'île au trésor, comme le précise la quatrième de couverture suivante "Son roman, A la poursuite de l'île au trésor, est à l'origine d'un film réalisé en 1984 (sic), L'Île au trésor".

Générique (réduit, d'après le site de la Cinémathèque royale de Belgique, Cinematek)
réalisation: Raúl Ruiz
interprètes: Melvil Poupaud, Vic Tayback, Martin Landau, Jean-François Stévenin, Anna Karina, Jean-Pierre Léaud

Distribution: Tamasa (pour Argos Film)

Commentaire / scénario: non édité

Notes
1 Ian Christie, "Raul Ruiz and the House of Culture", Sight and Sound, n° 56(2) (spring 1987), p. 96-100. Le texte précis dit "… shot on Portuguese and African locations, with an English voice-over narration by Chris Marker, and financed by Cannon. " (p. 96)

Bibliographie

  • * Libération, n° n/a (16 mai 1991), p. n/a [2 articles ?]
  • * Danielle DUMAS, Jacques LECLERE, "Cannes 1991", Avant-scène cinéma, n° 402 (mai 1991), p. 83
  • * Jean-Louis MANCEAU, "Festival de Cannes: L'Île au trésor de Raul Ruiz", Cinéma, n° 478 (juin 1991), p. 31
  • * Pascal PERNOD, "Cannes 1991", Positif, n° 365-366 (juillet 1991), p. 83
  • * Le Monde, n° n/a (16 juin 1994), p. n/a
  • * Vincent OSTRIA, "Comment faire une omelette sans casser des oeufs", Cahiers du cinéma, n° 482 (juillet-août 1994), p. 32

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Les Pyramides bleues / Arielle Dombasle

1988 - France / Mexique (/ Etats-Unis) - 97' - 35 mm - Couleur
Chris Marker, tout comme Eric Rohmer (dont elle est alors l'égérie), par amitié pour Arielle Dombasle, ont accepté de jouer le rôle de "conseiller artistique" pour Les Pyramides bleues, premier long métrage de la belle comédienne. Une femme derrière la caméra, c'est rare. Aussi une critique essentiellement féminine monte au créneau pour défendre le film. Sylvie Véran, du Nouvel Observateur (17 juin 1988), précise que:

"Catherine Winter, productrice d'Alain Resnais, monte finalement cette superproduction, franco-américano-mexicaine. De même origine que la ravissante Arielle Sonnery de Fromental. "Les Américains ont posé des conditions draconiennes, raconte-elle. Ils avaient très peur que je tombe dans les travers rohmériens. Chaque scène fut tournée en double version et le tournage limité à onze semaines en France et au Mexique. Résultat positif: le film se vend très bien à l'étranger". Ce n'était rien en regard des exigences des producteurs mexicains. Ils imposent une équipe de 80 personnes et la présence d'un pion chargé de contrôler le moindre plan. La censure accepte les débordements libertins d'une novice, mais refuse qu'on entrevoie un Mexicain nu-pied ou en train de boire."

Malgré l'aide de réalisateurs chevronnés et fidèles amis, toutes ses exigences, associées aux errances cinématographiques légitimes d'une débutante qui se lance dans une aventure fort complexe, ne parviennent pas à aboutir à un résultat pleinement convaicant. Malgré tout, la candeur désarmante d'Arielle Dombasle et sa beauté sans faille, ainsi que la présence d'Omar Sharif dans le rôle principal, font de ce film baroque un délice de nuit d'été.
Notons, au passage, qu'en retour, on retrouve Arielle Dombasle dans Tokyo Days  (1986) de Chris Marker, interviewée lors d'un voyage à Tokyo, et aussi dans Junkopia  (1981) où elle prêta sa voix.

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
Artedis présente
"Quelque part au Mexique"
Catherine Winter et Robert Bergmann présentent
Omar Sharif, Arielle Dombasle, Hippolyte Girardot, Pedro Armendariz
Les Pyramides bleues  (Paradise calling)
Avec la pariticipation de Pierre Vaneck (as Noah), Françoise Christophe (as Mother Superior), Martine Kelly, Pascal Greggory, Carole Davis
musique: Francis Lai
scénario original: Arielle Dombasle
adaptation et dialogues: Arielle Dombasle, Catherine Winter, Nelson E. Breen
conseillers artistiques: Eric Rohmer, Chris Marker
décors: Michèle Susini, Jean-Pierre Kohut-Svelko, Omero Espinoza
montage: Françoise Coispeau, Michel Lewin
images: Renan Polles
Une coproduction Sofracima - FR3 Films production, Mexico Inc., avec la participation de S.LA.V.1 et du Ministère de la Culture, en association avec Lorimar Home Vidéo
producteur associé: Jason Zelin
Produit par Catherine Winter
"à la mémoire de Claude"
mise en scène: Arielle Dombasle

Distribution: n/a

Commentaire / scénario: non édité

Bibliographie

  • P. G., "Les Pyramides bleues", VSD, n° 565 (30 juillet 1987), p. n/a
  • A. F., "Le nanar intello: Les Pyramides bleues  d'Arielle Dombasle", Le Quotidien de Paris, n° n/a (13 juin 1988), p. n/a
  • Sylvie VERAN, "Tropique du glamour", Le Nouvel observateur, n° n/a (17 juin 1988), p. n/a
  • J. M., "Arielle Dombasle tourne La Novice", Libération, n° n/a (18 juin 1988), p. n/a
  • * Gérard PETILLAT, Mario VINCENT, "Les Pyramides bleues", Cinéma Quatre-vingt huit, n° 447 (22 juin 1988), p. 10-11
  • E. F., "Les Pyramides bleues. Déconcertante Arielle", Le Figaro, n° n/a (22 juin 1988), p. n/a
  • G. S., "Les Pyramides bleues", Télérama, n° 2'006 (22 juin 1988), p. n/a
  • Anne ANDREU, "Les Pyramides bleues", L'Evènement du jeudi, n° 190 (23 juin 1988), p. n/a
  • Monique PANTEL, "J'ai mis un baiser dans mon film", France soir, n° n/a (23 juin 1988), p. n/a
  • Annie COPPERMANN, "Un monument kitsch. Les Pyramides bleues  d'Arielle Dombasle", Les Echos, n° 15'163 (24 juin 1988), p. n/a
  • F. F., "Duo sur le divan", L'Express, n° 1'929 (24 juin 1988), p. n/a
  • Anne de GASPERI, "Les Pyramides bleues. Pas si bête!", Le Quotidien de Paris, n° n/a (24 juin 1988), p. n/a
  • n/a, "Les Pyramides bleues: BD baroque et mystique", Le Journal du dimanche, n° n/a (26 juin 1988), p. n/a
  • Robert CHAZAL, "Les Pyramides bleues. Pyramidal", France soir, n° n/a (27 juin 1988), p. n/a
  • Maurice FABRE, "Omar Sharif: "Quelle volupté d'être dirigé par une femme!", France soir, n° n/a (28 juin 1988), p. n/a
  • Michel BRAUDEAU, "Les Pyramides bleues  d'Arielle Dombasle. Arielle à toutes les températures", Le Monde, n° n/a (28 juin 1988), p. n/a
  • Maureen LOIRET, "Les Pyramides bleues", La Croix, n° n/a (30 juin 1988), p. n/a
  • * Hélène MERRICK, "Les Pyramides bleues", Image et son, n° 440 (juin 1988), p. 61
  • * Iannis KATSAHNIAS, "Les Pyramides bleues", Cahiers du cinéma, n° 410 (juillet-août 1988), p. 49
  • Jo ANI, "Le Fil d'Arielle", Libération, n° n/a (8 août 1988), p. n/a
  • * Françoise AUDE, "Les Pyramides bleues", Positif, n° 331 (septembre 1988), p. 77
  • * Hélène MERRICK, "Les Pyramides bleues: fiche filmographique", Image et son, n° hors série XXXV (janvier 1989), p. 89

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Élégie de Moscou / Alexandre Sokourov

1988 - Russie - 88' - 35 mm - Couleur
Élégie de Moscou (Moskovskaya elegiya)  fut tourné de 1986 à 1988 et fait partie d'une série de documentaires réalisés au Studio du Film documentaire de Léningrad, réunis sous le nom commun de "élégie". Le film aurait dû être réalisé pour marquer le cinquantième anniversaire de Tarkovski en 1982, toutefois des différents survenus au sein de l'Union des cinéastes de l'URSS au sujet du style du film et de son contenu ont longtemps interrompu les travaux.
Le film se compose essentiellement de la narration par Sokourov au sujet des films de Tarkovski Le Miroir, Nostalghia, Voyage dans le temps  et Le Sacrifice, ainsi que des séquences du tournage du Sacrifice. Sokourov a également tourné des séquences dans les diverses maisons et appartements où Tarkovski a vécu. A l'exception de quelques images d'archives, le film est entièrement en noir et blanc.
C'est en fait une perception subjective de l'identité et du destin historique de Tarkovski.
Chris Marker est crédité au générique (dernier nom de l'avant dernier titrage), comme producteur "de courtoisie", dans notre traduction littérale, mais qui en fait correspond à des remerciements pour avoir permis l'utilisation d'Une journée d'Andrei Arsenevitch, comme le montre les deux captures d'écran ci-dessous.



Générique (fin, dans l'ordre d'apparition)
Ecrit et réalisé par Alexandre Sokourov
archives: Maria Chougounova
image: Alexandre Bourov, Alexeï Naïdenov, Lioudmila Krasnova
son: Vladimir Persov, Alexeï Pougatchov, Mikhaïl Podtakouï
montage: Lioudmila Feiguinova, Tatiana Beloussova, Alexandra Jikhareva, Leda Semionova, Lida Volkova
producteur délégué: Anatoli Nikiforov
direction de production: Georgi Bagatouria, Vladimir Mikhaïlov, Tatiana Aliochkina
Remerciements à Iouri Arabov, Livia Zvonnikova, aux équipes de Lengilm et du Mosfilm, des Productions Centrales Documentaires, de l'Union des Cinéastes pour leur aide généreuse.
Extraits des films d'Andreï Tarkovski: Nostalghia, Le Miroir, Le Temps du voyage, le making of du Sacrifice, remerciements à Anne-Len Wibom et Chris Marker.
(c) Productions documentaires de Leningrad, 1988

Distribution: Idéale Audience International (commerciale) / ADAV (non commerciale)

Commentaire / scénario: non édité (en français)

Bibliographie

  • * François NINEY, "La Contemplation ironique: Alexandre Sokourov", Cahiers du cinéma, n° 427 (janvier 1990 - supplément "Spécial U.R.S.S."), p. 72-73

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Le Coeur a rendu l'âme / Jean-François Dars - Anne Papillault

1994 - France - 52' - Beta SP - Couleur
Des personnes proches de Chris Marker nous ont gentiment signalé (et nous les en remercions) l'existence du film Le Coeur a rendu l'âme  (1994) de Jean-François Dars et Anne Papillault, anciens membres de SLON, précisant que Marker était crédité au générique sous le pseudonyme de Michel Krasna.
Après visionnement du dit générique, on trouve effectivement le nom de Michel Krasna crédité comme "conseiller musical", mais également celui de Chris Marker joints aux "remerciements".

Générique (cliquez sur le lien du film)

Distribution: CNRS Images media FEMIS / Quark Productions(?)

Commentaire / scénario: non édité

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One Sister and Many Brothers / Dusan Makavejev

1994 - Serbie - 4' - vidéo? - Couleur
Dans ce court métrage de Dusan Makavejev, intitulé Jedna sestra i mnogo brace, Chris Marker "tapes Makavejev circulating among the guests of a party in his honor as much jovial backslapping abounds".1 Makavejev, connaissant le goût de Marker d'apparaître à l'écran, tente de le pièger par l'intermédiaire d'un miroir.
Ce film a été projeté le 14 avril 2011 à l'Austrian Film Museum, en complément de A Hole in the Soul (Rupa u duši), tourné la même année, mais reste introuvable sinon. Et les informations à son sujet sont rares et Dusan Makavejev qui devait nous transmettre une copie pour la collection Marker, après plusieurs mois d'attente, n'a finalement pas donné suite, ce que nous regretons vivement.

Générique (d'après Austrian Film Museum)
réalisation: Dusan Makavejev
image: Chris Marker

Distribution: n/a

Commentaire / scénario: non édité

Notes
1 D'après la revue Film comment  reprise sur Wikipedia.org

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Souvenir / Michael H. Shamberg

1997 - Royaume-Uni - 78' - 35 mm - Couleur
Pour cet unique long métrage de l'artiste et réalisateur de clips vidéo anglais Michael H. Shamberg, Chris Marker fut chargé des images électroniques "for the computer system Orlando uses in an attempt to recapture lost sensations."1.
Les deux hommes avaient collaboré en 1989 déjà, sur le tournage du clip du groupe anglais Electronic, Getting away with it, comme Shamberg l'explique en 1999 au journaliste Anthony Kaufman, de Indiewire.

"iW: Being a producer in the varying industries and knowing all these people, it is truly amazing the group of talent you brought onto the project. Could you talk about that? Going down the list, we could start with French director, Chris Marker (Sans Soleil  and La Jetee).
Shamberg: Chris Marker had become a friend and we had done a video together for Electronic, while I was writing my script, I was in touch with him. He read a draft of my script at one point, and it was when I was with him with Stanton Miranda, the lead actress, he told us the story of Level 5  Miranda liked the story and he said, it's yours. I immediately said, "Girl and computer" and at that point, I worked that into my script. I went on to make the film, and I asked him, once I had the computer in there and knowing the computer work he was doing, very low-tech. I asked if he would do the computer graphics and he said, Yes!"

Ainsi la participation de Marker ne se cantonne pas seulement aux seules images numériques, mais à l'ensemble du projet, influencé non seulement par La Jetée  (1962), mais aussi et surtout par l'approche et l'histoire de Level Five  (1996).

Générique (début, dans l'ordre d'apparition)
"players": Stanton Miranda, Kristin Scott-Thomas, Melvil Poupaud, Geoffrey Carey, Serge Avedikian, Laurence Côte, Laetitia Masson, Hugues Quester, Tibo Blanc, Manon Blanc, Jean-Charles Blanc, Jules Nassah, Goli Samii, Guillaume Richard, Girl Roberston
"voices": Linda Bove, Christina Ricci, Adam Hann-Byrd, Priscilla Reeves, Jacqueline Blanc
"image": James Herbert, Antoine Roch, Maggie Jaillor, Richard Heslop, Yves Michaud, Dominique Bordel, Jean-Luc Pastre, Myriam Viaucour
"casting": Claude Marilla
"sound recording": Philippe Morel, Sylviane Bouget
"computer graphics": Chris Marker, Irit Batsry
"edit": Laura Israel, Kristina Boden, David Frankel, Lars Vinther
"title design": Ivy Kwan + Alejandro Arce
"costume": François Clitel, Agnès B.
"make-up & hair": Sarye
"art & set": Marta Wengorovius, Alexandre Nazaruan, Fabienne Guillot, Thomas Denvern
"grip & electric": Christian Walber, Hugues Descanvelle, Pierre Michaud, Fabrice Muller, Philippe Roganisky
"location & additional": Martin Dale, Christian Vallat, Why Not Office, Joanna Vicente, Jane Stavinnha
"script": Laetitia Masson, Jeanne Laurent
"assistant directors": Jason Klint, Jean-Philippe Stefani, Guillaume Richard
music & sound": Richard Kirk, Simon Fisher Turner, Jochem Paap, Osvaldo Golijor, Robert Schumann, Mozart
"poem": Carl Andre
"translations": Marc Cholodevko
"image post": Michael Elson, The Mild, Marco Fredriksen, Lukkien Digital Film Facilities, The House, Assemblage, Good Edit, World Cinevision, U.S. Computer Match
"sound post": The Sound Designers, C + 5, Spincycle Post, Sound One, Slable Film
"sound edit": Juan Martinez, Andrea Carnevali, Joakim Sondstrom, Peter Rodges, Frances Sheriden, Candice Johnson, Eugene Gearty, Bruce Pross, Skip Lievsay, Larry Sider
"lab": Cineco L.T.C.
"computer": Apple IIc, Roger Wagner Publishing, Mike Bass, Peter Davis, Paul Latonia
"co-producers": Jason Klint & Joana Vicente for Open City Films, Laurence Weiner, Skip Lievsay, Liz Saboiewski, Mary Holmes, Richard Tobies, David Orentrech, New York Foundation for the Arts
"associates": Jay Sugarman, Kelly Beauni, Michel Duval, Michael Collins, Anne Bertrand, Anthony Bregman, Marilyn Summer, Ted Hope, Jes Benstock, Sam Lecca, Anne Ruark, Elizabeth Bailey, Peter Broderick, ISKRA, Carol and Robert Wertheimer, Bill Nisselson, Jeane and Gus Shamberg, Rita Martinez, Olivier Assayas, New Order, Rob Gretton, Arnaux, Mouse & Mars, Michka Assayas, Derek Jarman, Andrew King, Keith Griffiths, Michael Snow, Pal Joseph, Stan Brakbage, Susan Shopmaker, Travis Neel, Daniel Halpern, Gina Birch and Mike Holsdworth, Chris Whent, Michael Weichowski, Robert Frank, Tacita Dean, Hercules Belleville, Ned Richardson, Helen Langridge, The Mill staff
"sound encode": Dolby
"for": Ralph Hilton, Jimmy De Sana
"Michael H. Shamberg / End 1998"

Distribution: contacter héritiers de Michael H. Shamberg

Commentaire / scénario: non édité

Note
1 Mark Jenkins, "Celine and Julie, Souvenir  offer different views of life at National Gallery", Washington Post, 14 juillet 2012

Bibliographie

  • * EntreVues - Catalogue du Festival international du film de Belfort, du 21 au 29 novembre 1998, s.l.: s.n., 1998, p. n/a
  • Anthony KAUFMAN, "A Little Help from my Friends: Michael Shamberg Remembers Rotterdam's Souvenir", Indiewire, 11 février 1999 (site indiewire.com)
  • Mark JENKINS, "Celine and Julie, Souvenir  offer different views of life at National Gallery", Washington Post, 14 juillet 2012

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Sheitan / Kim Chapiron

2006 - France - 97' - 35 mm - Couleur
Pour ce film d'horreur français de Kim Chapiron, Chris Marker prête sa voix et est crédité au générique sous l'intitulé: "voix dans la télé".
La participation de Marker à ce projet tient essentiellement à l'admiration qu'il a pour cette jeune génération de Kourtajmé, dans laquelle on retrouve Isild Le Besco, Mathieu Kassovitz, ou Romain Costa-Gavras, et qu'il définit comme "la nouvelle nouvelle-vague" dans un texte publié à l'occasion de la réédition en dvd de La Jetée  et de Sans soleil, et repris dans Libération, à l'occasion de l'interview "écrite" accordée à Annick Rivoire, le 5 mars 2003.

"J'écris ceci en octobre 2002, alors que se dessine une nouvelle nouvelle vague dont mes jeunes camarades de Kourtrajmé sont des exemples jubilatoires, et qui a peut-être déjà son A bout de souffle avec Demi-Tarif  d'Isild Le Besco."

Générique (fin, dans l'ordre d'apparition)
"Ce film est dédié à Nguyen Ngoc Luu et Truong van Thuong, Minh, Kiki, Mai Lan, Mai Thu et toute ma famille, Laura, Romain et Kourtrajme"
Un film de Kim Chapiron
Produit par Vincent Cassel et Eric Neve
scénario et dialogues: Christian Chapiron et Kim Chapiron
Musique originale de Nguyen Le
NGuyen Le appears by coutersy of Act Records
Avec Joseph - Vincent Cassel, Bart - Olivier Barthelemy, Eve - Roxanne Mesquida, Thai - Nicolas Le Phat Tan, Yasmine - Leïla Bekhti, Ladj - Ladj Ly, Jeanne - Julie-Marie Parmentier, Maurice - Gérald Thomassin, Gilou - Quentin Lasbazeilles, Bebert - Guillaume Bacquet, Jerome - Alexandre Borrel, Tyson - Orman, Marie - Georgette Crochon
Dans l'ordre d'apparition: le dj - Mouloud Achour / les mains du dj - DJ Pone / le parton du Styxx Club - Tarubi / le client surprise - Oxmo Puccino / la jeune fille sympa - Justine Bruneau de La Salle / le jeune garçon sympa - Clément Landrieu / le videur - Mokobe / le très grand videur - Rudy Tchouanga / vendeur station-service - François Levantal / belle vampiresse - Monica Bellucci / chanteuse dans la télé - Mai Lan Chapiron / voix dans la télé - Chris Marker / Heloise camping - Aurore Faurois / salle d'attente hopital - David Diane, Frédéric de Saint-Benoît / la petite fille au cerceau - Mai Thu Chapiron / le docteur - François Levantal / brancardiers - Romain Gavras, Toumani Sangare, JB / doublure rôle de Marie - Natacha Davidovic / doublure femme enceinte - Christelle Guitard / le bébé du ventre est devenu - Raphaël Lacostas / voix de Marie - Marie-Christine Laurent
Clip Bâtards de barbares:
Musique - Nikkfurie (La Caution) / Dimitriu. L'enfant de l'Est - Alexis Manenti / Abdul Alhazred, l'Arabe dément - Mohamed Mazouz
1er assistant mise en scène: David Diane
2ème assistant mise en scène; Mohamed Elarche
Assistant réalisateur adjoint: Romain "Staros" Staropoli
stagiaire: Anne Legal
scripte: Donatienne de Goros
stagiaire: Ludivine Doazan
conseilliers techniques: Romain Gavras, Kiki Picasso, Jan Kounen
directrice de casting: Gigi Akoka
assistants castings: Marc Robert, Hervé Jakubowicz
casting figuration: Guillaume Payen
directeur de la photo: Alex Lamarque A.F.C.
steadycamer: Eric Catelan
cadreurs: Alex Lamarque, Eric Catelan, Kim Chapiron
1er assistant caméra: Laurent Tangy
1ers assistants 2ème caméra: Fabrice Bismuth, Corinne Bergas, Martial Shmeltz
2ème assistant caméra: Jean-Christophe Allain
stagiaire: Emile Henny
montage image: Benjamin Weill
chef monteur son: Ken Yasumoto
monteurs son: Jérôme Gonthier, Marco Casanova, Jean-Claude Fondair
mixage: François-Joseph Hors
chef costumière: H. Minh Truong
costumière: Mai Lan Chapiron
habilleuse: Mathé Pontanier, Chloé Piochon
chef maquilleuse: Frédérique Ney
maquilleuse: Cécile Pellerin
stagiaire: Ségolène Gilet
maquilleurs SFX: Benoît Lestang, Alexis Kinebanyan
chef coiffeuse: Leïla Abdelghafour
coiffeur: David Delicourt
chef opérateur son: Ken Yasumoto
assistant son: Paulin Sagna
assistants son 2ème perche: Antoine Mercier, Alexandre Hernandez
chef décoratrice: Marie-Hélène Sulmoni
1er assistant déco: Christian Vallat
2ème assistante déco: Nadine Hibon
ensemblier: Thierry Lautout
régisseur d'extérieur: Britta Demasse
accessoiriste plateau: Bernard Bridon
accessoiriste meubles: Philippe Margotin
accessoiriste: Jean Baptiste Chartier
fabrication d'accessoires: Brice Lartigue (l'Extravagant)
accessoiriste poupées: Kathy Lebrun
peintre: Marie Dos Santos
rippeurs: Stéphane Bardin, François Haroun, Cédric Marchand
assistants décorateurs adjoints: Emmanuel Canat, Eric Lambert, Jean-Michel Gassend, Pierre Videix
chef constructeur: Jean-Luc Roselier
menuisier: François Duguet
chef sculpteur: François Roux
sculpteurs: Gilles Bontemps, Mario Benico Ribeiro, Brigitte Cardinal, Christian Delhome, Muriel Nicolle, Jérôe Clauss
chef peintre: Sabine Barthelemy
peintre patineur: Hélène Bellanger
peintres: Vincent Martin, Jerzy Nowak, Christophe Pagnon
tapissières: Claire Dubos, Mireille Gauron
paysagiste ensemblière: Céline Barray
animalier: Franck Gastambide
taxidermiste: Olivier Colat-Parros
makking of: Toumani Sangare
photographes de plateau: JR, Willy Huvey
traduction anglais: Jérémie Delon
"120 films"
assistante de Vincent Cassel: Lesley Neufeld
"La Chauve-souris"
responsable de production: Alexandra Swenden
directeur juridique et financier: Adrien Maigney
conseiller administratif: Albert Setton
directrice de production: Sylvie Balland
administratrice de production: Jeannick Quai
secrétaire de production: Martine Etchegaray
regisseur général: Brunon Morin
régisseur adjoint: Sébastien Didelot
assistants régisseurs adjoints: Olivia Dorange, Erwan Doré, Vincent Robillard
renforts: Mehdi Abdesslam, David Moreillon, Alexandre Liebert
cantiniers: Laurence Leroy, Philippe de Jesus, Nathalie Morice
directrice de post-production: Christina Crassaris
administratrice de post-production: Brigitte Galea
recorder mixage: Jean-Alexandre Villemer, Johann Nallet
bruitage: François Lepeuple
enregistrement bruitage: Didier Lesage
bruitage additionnel: Nicolas Becker
enregistrement post-synchro: François-Joseph Hors
perchman: Florent Ravalec
recorder: Sylvie Fortin
stagiaire montage image: Sarah Dreville
conception générique début et fin: François Ferracci
effets spéciaux numériques: Mac Guff Ligne
producteur: Jacques Bled
superviseur VFX: Rodolphe Chabrier
coordination: Fifine
graphistes: Marion Roger, Virginie Giroux, Stéphane Amram
flamistes: Sébastien Gombeaud-Saintonge, Ramdam
Eclair numérique
directeur technique cinénum: Philippe Reinaudo
suivi de la post-production numérique: Catherine Athon
étalonnage numérique: Jean-Louis Alba, Jean-Lou Bro
coordination de la post-production: Florence Poulain
conformation: Nicolas Criqui
assistant lustre: Elodie Ichter
calibration lustre: Luc Guenard
exploitation 2K: Stéphane Praux, Benoît Ronsin, Thierry Barnay
scan et shoot: Odile Beraud, Gérard Soirant, Gisèle Courcoux, Robert Kfouri, Sébastien Guyot, Fabien Eigen, David Montoya, Christophe Keichinger
chef électricien: Patrick Rebatel
électriciens: Marc Mulero, Patrick Renault
renforts: Khalid Meziane, Martial Segui, Benjamin Prevost, Robert Prevost
groupman: Landry Jourdan
chef machiniste: Laurent Usse
machinistes: Pierre-Louis de Stefano, Sébastien Franchault
coordinateurs cascades: Alain Figlarz
cascadeurs: Oumar Diaouré, Stephan Orsolani, Frederic Alhinho, Ludo Silemetzoglou, Jean-Jacques Desplanque, Yoni Roch
câbles: Daniel Verite, Julien Verite, Bernard Chevreul
ladjmobile: Stéphane Boulay, Laurent Chasseul, Laurent Mulot, Jean-Benoît Guillon, Cyril Lagarde
quad: Gilles Conseil, Alain Guerillot
effets spéciaux neige: Daniel Lenoir
impact: Pierre Foury
Clip Bâtard de barbares
armurier: Nicolas Baldino
cascadeurs: Alain Gaudillard, Mouloud Ikhaddalene
coordinateur cascade feu: Philippe Guegan

Distribution: Tamasa (pour Studiocanal)?

Commentaire / scénario: non édité

Bibliographie

  • * Le Monde, n° n/a (20 janvier 2006), p. n/a
  • * Le Journal du dimanche, n° n/a (29 janvier 2006), p. n/a
  • * Bref, n° 70 (janvier 2006), p. 18
  • * Le Canard enchaîné, n° n/a (1er février 2006), p. n/a
  • * Le Figaro, n° n/a (1er février 2006), p. n/a
  • * Les Inrockuptibles , n° n/a (1er février 2006), p. n/a
  • * Libération, n° n/a (1er février 2006), p. n/a
  • * Le Monde, n° n/a (1er février 2006), p. n/a
  • * Télérama, n° n/a (1er février 2006), p. n/a
  • * Le Nouvel observateur, n° n/a (2 février 2006), p. n/a [2 articles?]
  • * Le Journal du dimanche, n° n/a (5 février 2006), p. n/a
  • * Philippe ROUYER, "Sheitan", Positif, n° 541 (mars 2006), p. 51

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Superscience: Lightning Chasers / Manfred Christ

2010 - USA - 60' - n/a - Couleur
Chris Marker travaille à la post-production de ce 17e épisode de la 7e saison d'une série documentaire réalisée pour la télévision américaine par le National Geographic, diffusée pour la première fois le 5 août 2010, et aussi en tant que coloriste comme l'indique le générique.

Générique
Voir le générique complet sur le site IMDb.fr.

Distribution: National Geographic

Commentaire / scénario: non édité

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The Third Cat / Max Moswitzer

2010 - FR - 11'14 - animation numérique - Couleur
Avec The Third Cat, Max Moswitzer nous propose une pérégrination du chat Guillaume-en-Egypte, à travers les mondes virtuels de Second Life. Comme par magie, Guillaume-en-Egypte se dédouble et croise ses alias-avatar.
Chris Marker a sélectionné la musique pour ce film "muet", suivant un principe assez simple: il suffisait de trouver un morceau de musique qui avait exactement la même durée que la séquence choisie.
Le titre, lui, est une référence directe au Troisième homme  (1949) de Carol Reed.

Générique
réalisation, scénario, montage: Max Moswitzer et Guillaume-en-Egypte
conseiller musical: Chris Marker

Distribution: Max Moswitzer

Commentaire / scénario: non édité (muet)

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